Des documents confidentiels du
fabricant du Prozac, prescrit à plusieurs millions de gens de par le monde,
semblent établir un lien entre l’anti-dépresseur et des passages à l’acte
violent ou suicidaire, indique samedi le British Medical Journal (BMJ).
fabricant du Prozac, prescrit à plusieurs millions de gens de par le monde,
semblent établir un lien entre l’anti-dépresseur et des passages à l’acte
violent ou suicidaire, indique samedi le British Medical Journal (BMJ).
Suicide, violence et Prozac : un lien suggéré par des documents confidentiels
L’hedomadaire écrit avoir reçu anonymement
le mois dernier des documents internes de la socité, Eli Lilly, dont
dispose maintenant l’administration américaine chargée des médicaments (FDA).
Les documents suggèrent que Lilly était au courant depuis les années 1980
d’effets préoccupants de la fluoxétine (principe actif du Prozac) et a
cherché à les minimiser.
le mois dernier des documents internes de la socité, Eli Lilly, dont
dispose maintenant l’administration américaine chargée des médicaments (FDA).
Les documents suggèrent que Lilly était au courant depuis les années 1980
d’effets préoccupants de la fluoxétine (principe actif du Prozac) et a
cherché à les minimiser.
Les documents ont fait défaut en 1994 au
procès qui a opposé Lilly aux victimes d’une tuerie survenue en 1989 dans
le Kentucky (huit morts, douze blessés), dont l’auteur, qui était sous
Prozac, s’est suicidé.
procès qui a opposé Lilly aux victimes d’une tuerie survenue en 1989 dans
le Kentucky (huit morts, douze blessés), dont l’auteur, qui était sous
Prozac, s’est suicidé.
Les proches des victimes ont accusé le
Prozac d’être responsable de la "rage meurtrière" de Joseph Wesbecker et
le laboratoire de savoir depuis des années qu’il pouvait avoir des effets
secondaires graves. Eli Lilly a gagné le procès mais avoué en 1997 avoir
conclu un accord secret avec la partie adverse.
Prozac d’être responsable de la "rage meurtrière" de Joseph Wesbecker et
le laboratoire de savoir depuis des années qu’il pouvait avoir des effets
secondaires graves. Eli Lilly a gagné le procès mais avoué en 1997 avoir
conclu un accord secret avec la partie adverse.
"Les documents paraissent suggérer un lien
entre le médicament et les tentatives de suicide ou de violence", écrit
Jeanne Lentzer, journaliste indépendante new-yorkaise, dans le BMJ.
entre le médicament et les tentatives de suicide ou de violence", écrit
Jeanne Lentzer, journaliste indépendante new-yorkaise, dans le BMJ.
L’un d’eux, du 8 novembre 1988, concerne
les modifications comportementales et émotionnelles - sédation ou
manifestations inverses (désinhibition, agitation, agressivité...) - dues
au médicament, notés lors d’essais cliniques, relève-t-elle.
les modifications comportementales et émotionnelles - sédation ou
manifestations inverses (désinhibition, agitation, agressivité...) - dues
au médicament, notés lors d’essais cliniques, relève-t-elle.
Ces dernières manifestations ont été
signalées par "38 % des patients" sous Prozac, contre 19 % pour les
personnes sous placebo (substance inactive), ce qui fait "19 %
attribuables à la fluoxétine". La FDA n’a pas eu ces données alors qu’elle
étudiait le dossier d’autorisation du Prozac, il y a 16 ans.
signalées par "38 % des patients" sous Prozac, contre 19 % pour les
personnes sous placebo (substance inactive), ce qui fait "19 %
attribuables à la fluoxétine". La FDA n’a pas eu ces données alors qu’elle
étudiait le dossier d’autorisation du Prozac, il y a 16 ans.
Pour le psychiatre américain Joseph
Glenmullen, il n’est guère surprenant que la fluoxétine puisse causer des
troubles importants du comportement, en raison d’effets similaires à ceux
de la cocaïne sur la sérotonine (messager chimique du cerveau).
Glenmullen, il n’est guère surprenant que la fluoxétine puisse causer des
troubles importants du comportement, en raison d’effets similaires à ceux
de la cocaïne sur la sérotonine (messager chimique du cerveau).
En réponse, Eli Lilly s’est contenté de
déclarer par écrit que le Prozac avait "aidé à améliorer de façon
significative des millions de vie", indique le BMJ. Il "a été "prescrit à
plus de 50 millions de personnes dans le monde". Sa sécurité et son
efficacité sont "bien établies", assure le laboratoire.
déclarer par écrit que le Prozac avait "aidé à améliorer de façon
significative des millions de vie", indique le BMJ. Il "a été "prescrit à
plus de 50 millions de personnes dans le monde". Sa sécurité et son
efficacité sont "bien établies", assure le laboratoire.
Le Prozac est un antidépresseur de la
famille des "inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine" (ISRS).
En 1991, après réexamen, la FDA a conclu à son innocuité. Elle n’a émis
que très récemment une mise en garde générale contre le risque accru de
tendances suicidaires chez les jeunes traités avec des anti-dépresseurs.
famille des "inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine" (ISRS).
En 1991, après réexamen, la FDA a conclu à son innocuité. Elle n’a émis
que très récemment une mise en garde générale contre le risque accru de
tendances suicidaires chez les jeunes traités avec des anti-dépresseurs.
http://fr.news.yahoo.com/041231/202/47acg.html
Prozac : les effets secondaires occultés
Le Figaro » s’est procuré des documents
internes du fabricant, confirmant les révélations du « British Medical
Journal »
internes du fabricant, confirmant les révélations du « British Medical
Journal »
Selon le docteur Richard Kapit, qui a
analysé le dossier du Prozac pour la FDA, « l’action antidépressive du
Prozac chez les patients hospitalisés dépressifs n’a pas été démontrée ».
analysé le dossier du Prozac pour la FDA, « l’action antidépressive du
Prozac chez les patients hospitalisés dépressifs n’a pas été démontrée ».
A lire également :
Des
résultats cachés par le passé.
Antidépresseurs :
un mode d’action mal connu.
Pas
d’obligation à rendre publics tous les essais.
Vioxx :
un expert déterminé à publier une étude négative.
Le Figaro s’est procuré des documents
internes de la firme pharmaceutique Eli Lilly qui confirment les
révélations du British Medical Journal, le 1er janvier 2005, sur la
connaissance d’effets secondaires par la firme avant les années 90,
relatives à leur médicament vedette, le Prozac. L’administration
américaine chargée du contrôle des médicaments, la Food and Drug
Administration (FDA) a accepté de réexaminer le dossier de la molécule qui
est déjà dans le domaine public, donc « génériquable ».
internes de la firme pharmaceutique Eli Lilly qui confirment les
révélations du British Medical Journal, le 1er janvier 2005, sur la
connaissance d’effets secondaires par la firme avant les années 90,
relatives à leur médicament vedette, le Prozac. L’administration
américaine chargée du contrôle des médicaments, la Food and Drug
Administration (FDA) a accepté de réexaminer le dossier de la molécule qui
est déjà dans le domaine public, donc « génériquable ».
Jean-Michel Bader [04 janvier 2005]
L’hebdomadaire de référence le British
Medical Journal (BMJ) a révélé samedi 1er janvier avoir reçu d’une source
anonyme des documents internes de la firme américaine Eli Lilly, fabricant
du Prozac, évoquant un lien puissant entre les tentatives de suicide, les
passages à l’acte et la prise de cet antidépresseur (nos éditions du 3
janvier 2005). Ces données avaient cruellement manqué lors du procès
retentissant que 161 plaignants avaient intenté en 1994 à la firme
américaine, en prenant comme exemple emblématique le cas de Joseph
Wesbecker. Cet ancien ouvrier imprimeur licencié, traité par Prozac, avait
tué huit personnes et blessé onze autres en 1989 avant de se suicider.
Medical Journal (BMJ) a révélé samedi 1er janvier avoir reçu d’une source
anonyme des documents internes de la firme américaine Eli Lilly, fabricant
du Prozac, évoquant un lien puissant entre les tentatives de suicide, les
passages à l’acte et la prise de cet antidépresseur (nos éditions du 3
janvier 2005). Ces données avaient cruellement manqué lors du procès
retentissant que 161 plaignants avaient intenté en 1994 à la firme
américaine, en prenant comme exemple emblématique le cas de Joseph
Wesbecker. Cet ancien ouvrier imprimeur licencié, traité par Prozac, avait
tué huit personnes et blessé onze autres en 1989 avant de se suicider.
Un des documents internes exposés par le
BMJ, daté du 8 novembre 1988, consacré aux essais cliniques du Prozac,
montrait que 38% des patients sous Prozac avaient une « activation »
psychique (excitation mentale), contre 19% seulement pour les patients
sous placebo. Agitation, attaques de panique, insomnies et agressivité,
autant de phénomènes liés, pour le docteur Joseph Glenmullen (psychiatre à
Harvard) à la similarité de l’action de la cocaïne et du Prozac sur la
sérotonine (un médiateur cérébral). Le docteur Richard Kapit, qui avait
analysé le dossier du Prozac pour la FDA, a déclaré ce week-end n’avoir
pas eu, à l’époque, ces documents : « C’était pourtant leur responsabilité
de nous les fournir et de les publier. » C’est le même docteur Kapit,
signant le 3 octobre 1988 des documents internes de la FDA obtenus par Le
Figaro, qui considérait que « l’action antidépressive du Prozac chez les
patients hospitalisés dépressifs n’a pas été démontrée » avant de faire
approuver malgré tout le produit ! Le nombre de morts associés à l’usage
du Prozac, répertoriés au 15 octobre 1987 dans ce même document de la FDA
était de 27 (dont 16 suicides et 1 homicide). Nombre de ces données ont
largement été évoquées par le journaliste indépendant Guy Hugnet, dans son
ouvrage paru en octobre 2004 : Antidépresseurs : la grande intoxication
(1). Eli Lilly a réfuté hier les accusations de dissimulation, assurant
avoir « systématiquement fourni aux autorités les résultats de ses essais
cliniques et des enquêtes de surveillance ».
BMJ, daté du 8 novembre 1988, consacré aux essais cliniques du Prozac,
montrait que 38% des patients sous Prozac avaient une « activation »
psychique (excitation mentale), contre 19% seulement pour les patients
sous placebo. Agitation, attaques de panique, insomnies et agressivité,
autant de phénomènes liés, pour le docteur Joseph Glenmullen (psychiatre à
Harvard) à la similarité de l’action de la cocaïne et du Prozac sur la
sérotonine (un médiateur cérébral). Le docteur Richard Kapit, qui avait
analysé le dossier du Prozac pour la FDA, a déclaré ce week-end n’avoir
pas eu, à l’époque, ces documents : « C’était pourtant leur responsabilité
de nous les fournir et de les publier. » C’est le même docteur Kapit,
signant le 3 octobre 1988 des documents internes de la FDA obtenus par Le
Figaro, qui considérait que « l’action antidépressive du Prozac chez les
patients hospitalisés dépressifs n’a pas été démontrée » avant de faire
approuver malgré tout le produit ! Le nombre de morts associés à l’usage
du Prozac, répertoriés au 15 octobre 1987 dans ce même document de la FDA
était de 27 (dont 16 suicides et 1 homicide). Nombre de ces données ont
largement été évoquées par le journaliste indépendant Guy Hugnet, dans son
ouvrage paru en octobre 2004 : Antidépresseurs : la grande intoxication
(1). Eli Lilly a réfuté hier les accusations de dissimulation, assurant
avoir « systématiquement fourni aux autorités les résultats de ses essais
cliniques et des enquêtes de surveillance ».
D’autres documents, que s’est procurés Le
Figaro, montrent que, dès le 2 août 1978, les 12 membres du panel
scientifique d’Eli Lilly évoquaient déjà, sous la houlette de Ray W.
Fuller, chef du projet, le problème des effets secondaires : l’analyse des
trois premiers essais cliniques humains de phase 2 du Prozac montre qu’il
« y a eu un assez grand nombre de réactions adverses. Celles-ci sont
variées et leur relation avec l’utilisation de la fluoxetine (NDLR :
Prozac) n’est pas clairement établie ».
Figaro, montrent que, dès le 2 août 1978, les 12 membres du panel
scientifique d’Eli Lilly évoquaient déjà, sous la houlette de Ray W.
Fuller, chef du projet, le problème des effets secondaires : l’analyse des
trois premiers essais cliniques humains de phase 2 du Prozac montre qu’il
« y a eu un assez grand nombre de réactions adverses. Celles-ci sont
variées et leur relation avec l’utilisation de la fluoxetine (NDLR :
Prozac) n’est pas clairement établie ».
Le 25 mai 1984, B. V. Keitz, le
représentant d’Eli Lilly à Bad Homburg (Allemagne de l’Ouest) dans un mémo
aux dirigeants d’Indianapolis (D. et L. Thompson) résumait les conclusions
des autorités fédérales allemandes sur le Prozac : « Les études
comparatives avec des antidépresseurs de référence et contre placebo ont
donné des résultats extrêmement variables. Dans trois études, le Prozac
n’a montré aucune efficacité, dans les autres il était aussi efficace. »
« La fréquence des effets secondaires était très élevée (plus de 90%) et
ils ont eu pour conséquence dans presque toutes les études, des arrêts de
traitements » chez les sujets recrutés. Ils concernent « 15 à 20% des cas,
avec des symptômes du système nerveux central. Beaucoup d’entre eux
ressemblant aux symptômes de la maladie sous-jacente (dépression), il faut
s’attendre à une intensification et non à une amélioration des
symptômes ».
représentant d’Eli Lilly à Bad Homburg (Allemagne de l’Ouest) dans un mémo
aux dirigeants d’Indianapolis (D. et L. Thompson) résumait les conclusions
des autorités fédérales allemandes sur le Prozac : « Les études
comparatives avec des antidépresseurs de référence et contre placebo ont
donné des résultats extrêmement variables. Dans trois études, le Prozac
n’a montré aucune efficacité, dans les autres il était aussi efficace. »
« La fréquence des effets secondaires était très élevée (plus de 90%) et
ils ont eu pour conséquence dans presque toutes les études, des arrêts de
traitements » chez les sujets recrutés. Ils concernent « 15 à 20% des cas,
avec des symptômes du système nerveux central. Beaucoup d’entre eux
ressemblant aux symptômes de la maladie sous-jacente (dépression), il faut
s’attendre à une intensification et non à une amélioration des
symptômes ».
L’agence allemande confirme là aussi le
risque de suicide sous Prozac (16 tentatives dont 2 réussies en Allemagne)
et estime « comme les patients les plus à risque (suicidaires) ont été
exclus des études, il est probable que cette proportion élevée puisse être
attribuée à une détérioration de l’état clinique (NDLR : dû au Prozac) ».
Conclusion des autorités sanitaires allemandes : « Considérant les
bénéfices et les risques, nous pensons que cette préparation est
totalement inappropriée pour le traitement de la dépression. » Un an plus
tard, le Prozac était sur le marché américain.
risque de suicide sous Prozac (16 tentatives dont 2 réussies en Allemagne)
et estime « comme les patients les plus à risque (suicidaires) ont été
exclus des études, il est probable que cette proportion élevée puisse être
attribuée à une détérioration de l’état clinique (NDLR : dû au Prozac) ».
Conclusion des autorités sanitaires allemandes : « Considérant les
bénéfices et les risques, nous pensons que cette préparation est
totalement inappropriée pour le traitement de la dépression. » Un an plus
tard, le Prozac était sur le marché américain.
Note : (1) éditions du Cherche-Midi, 205
pages, 18 ?.
pages, 18 ?.
Des résultats cachés par le passé
M. P. [04 janvier 2005] Ce n’est pas la
première fois que des scandales surviennent à la suite de non-divulgation
de résultats d’essais thérapeutiques, résultats qui auraient peut-être pu,
s’ils avaient été connus, modifier les pratiques médicales. Ainsi, la
firme pharmaceutique GlaxoSmithKline est poursuivie par le procureur de
l’État de New York, Eliot Spitzer, pour avoir dissimulé des recherches sur
son antidépresseur, le Deroxat, accusé d’avoir provoqué des comportements
suicidaires chez les jeunes patients. Cette poursuite est consécutive à un
éditorial du Lancet, enjoignant le groupe à divulguer toutes ses études
sur ce médicament. Le Lancet, d’ailleurs, avait publié en mai 2004 une
analyse de Graig Whittington (désignée « article de l’année 2004 » par
cette revue) qui montrait que si l’on avait tenu compte de toutes les
études sur les effets des antidépresseurs chez l’enfant, y compris celles
non rendues publiques, on aurait su bien plus tôt que les risques étaient
supérieurs aux bénéfices, alors que les travaux publiés étaient bien plus
favorables aux médicaments.
première fois que des scandales surviennent à la suite de non-divulgation
de résultats d’essais thérapeutiques, résultats qui auraient peut-être pu,
s’ils avaient été connus, modifier les pratiques médicales. Ainsi, la
firme pharmaceutique GlaxoSmithKline est poursuivie par le procureur de
l’État de New York, Eliot Spitzer, pour avoir dissimulé des recherches sur
son antidépresseur, le Deroxat, accusé d’avoir provoqué des comportements
suicidaires chez les jeunes patients. Cette poursuite est consécutive à un
éditorial du Lancet, enjoignant le groupe à divulguer toutes ses études
sur ce médicament. Le Lancet, d’ailleurs, avait publié en mai 2004 une
analyse de Graig Whittington (désignée « article de l’année 2004 » par
cette revue) qui montrait que si l’on avait tenu compte de toutes les
études sur les effets des antidépresseurs chez l’enfant, y compris celles
non rendues publiques, on aurait su bien plus tôt que les risques étaient
supérieurs aux bénéfices, alors que les travaux publiés étaient bien plus
favorables aux médicaments.
Ce problème ne concerne pas que les
antidépresseurs. Dans un article publié en février 2004 dans le British
Medical Journal, deux médecins respectivement britannique et finlandaise,
Klim Mc Pherson et Elina Hemminski, estiment là encore que si l’on avait
disposé de tous les essais, y compris non publiés, il aurait été possible,
dès 1997, de savoir que le traitement hormonal substitutif de la
ménopause, loin de protéger le coeur comme on le répétait, majorait le
risque cardiaque. C’est en réanalysant récemment des études non publiées
obtenues auprès des firmes après intervention de la justice en Finlande,
qu’elles ont pu parvenir à de telles conclusions.
antidépresseurs. Dans un article publié en février 2004 dans le British
Medical Journal, deux médecins respectivement britannique et finlandaise,
Klim Mc Pherson et Elina Hemminski, estiment là encore que si l’on avait
disposé de tous les essais, y compris non publiés, il aurait été possible,
dès 1997, de savoir que le traitement hormonal substitutif de la
ménopause, loin de protéger le coeur comme on le répétait, majorait le
risque cardiaque. C’est en réanalysant récemment des études non publiées
obtenues auprès des firmes après intervention de la justice en Finlande,
qu’elles ont pu parvenir à de telles conclusions.
Par ailleurs, la firme Pfizer avait publié
dans le JAMA le 13 septembre 2000 l’essai Class sur l’anti-inflammatoire
Celebrex avec six mois de recul montrant une absence d’effet secondaire
majeur sur la sphère digestive. Les résultats au bout de 12 mois,
nettement moins favorables, n’ont pas été eux publiés.
dans le JAMA le 13 septembre 2000 l’essai Class sur l’anti-inflammatoire
Celebrex avec six mois de recul montrant une absence d’effet secondaire
majeur sur la sphère digestive. Les résultats au bout de 12 mois,
nettement moins favorables, n’ont pas été eux publiés.
Le marketing en a
fait des produits miracle Antidépresseurs : un mode d’action mal connu
fait des produits miracle Antidépresseurs : un mode d’action mal connu
Catherine Petitnicolas [04 janvier 2005]
Chef de file de cette génération de
« nouveaux antidépresseurs » arrivés en fanfare au milieu des années 80 et
parés de toutes les vertus, le Prozac a longtemps été perçu comme un
produit miracle. Et de surcroît dépourvu des effets secondaires de ses
prédécesseurs plus anciens, les dérivés tricycliques et imipraminiques,
accusés de faire prendre du poids, de provoquer tremblements et bouche
sèche. « Pourtant ces premiers antidépresseurs mis sur le marché à la fin
des années 50 n’ont pas démérité,(.) mais ils ont été en partie
disqualifiés car, trop anciens, ils rapportaient beaucoup moins d’argent
aux laboratoires pharmaceutiques, estime le psychiatre Edouard Zarifian,
auteur en 1996 d’un retentissant rapport sur la surconsommation de
psychotropes en France. Pourtant ils restent toujours les standards de
référence quand on veut évaluer une nouvelle molécule, à condition de se
mettre dans les conditions d’équivalence de posologie. » Ce qui n’est pas
toujours le cas. « D’où l’importance de savoir lire les dossiers, les
disséquer même et être particulièrement attentif aux méthodologies mises
en oeuvre pour affirmer que tel nouvel antidépresseur est plus efficace
qu’un autre », confie ce spécialiste qui a oeuvré durant 19 ans en tant
qu’expert auprès de l’Agence du médicament.
« nouveaux antidépresseurs » arrivés en fanfare au milieu des années 80 et
parés de toutes les vertus, le Prozac a longtemps été perçu comme un
produit miracle. Et de surcroît dépourvu des effets secondaires de ses
prédécesseurs plus anciens, les dérivés tricycliques et imipraminiques,
accusés de faire prendre du poids, de provoquer tremblements et bouche
sèche. « Pourtant ces premiers antidépresseurs mis sur le marché à la fin
des années 50 n’ont pas démérité,(.) mais ils ont été en partie
disqualifiés car, trop anciens, ils rapportaient beaucoup moins d’argent
aux laboratoires pharmaceutiques, estime le psychiatre Edouard Zarifian,
auteur en 1996 d’un retentissant rapport sur la surconsommation de
psychotropes en France. Pourtant ils restent toujours les standards de
référence quand on veut évaluer une nouvelle molécule, à condition de se
mettre dans les conditions d’équivalence de posologie. » Ce qui n’est pas
toujours le cas. « D’où l’importance de savoir lire les dossiers, les
disséquer même et être particulièrement attentif aux méthodologies mises
en oeuvre pour affirmer que tel nouvel antidépresseur est plus efficace
qu’un autre », confie ce spécialiste qui a oeuvré durant 19 ans en tant
qu’expert auprès de l’Agence du médicament.
Quant au mécanisme d’action des
« nouveaux » antidépresseurs, on ne dispose que d’hypothèses formulées à
partir d’études réalisées chez l’animal. « Mais chez l’homme, il n’y a
aucune démonstration définitive que ce mécanisme d’action, dit
d’inhibition sélective de la recapture de la sérotonine, corresponde
réellement au substrat biologique de leur effet thérapeutique », assure le
professeur Zarifian.
« nouveaux » antidépresseurs, on ne dispose que d’hypothèses formulées à
partir d’études réalisées chez l’animal. « Mais chez l’homme, il n’y a
aucune démonstration définitive que ce mécanisme d’action, dit
d’inhibition sélective de la recapture de la sérotonine, corresponde
réellement au substrat biologique de leur effet thérapeutique », assure le
professeur Zarifian.
En fait, le concept biologisant
d’inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) est un argument
marketing qui a fait la fortune des laboratoires. « Mais dans la réalité,
l’Anafranil, l’un des plus vieux antidépresseurs mis sur le marché dans
les années 60, est lui aussi un IRS et sans conteste le plus puissant qui
soit », poursuit ce spécialiste pour qui il faut savoir rester modeste et
bien faire la différence entre les discours avantageux du marketing et la
réalité scientifique, encore balbutiante.
d’inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) est un argument
marketing qui a fait la fortune des laboratoires. « Mais dans la réalité,
l’Anafranil, l’un des plus vieux antidépresseurs mis sur le marché dans
les années 60, est lui aussi un IRS et sans conteste le plus puissant qui
soit », poursuit ce spécialiste pour qui il faut savoir rester modeste et
bien faire la différence entre les discours avantageux du marketing et la
réalité scientifique, encore balbutiante.
Par ailleurs aucun de ces « nouveaux »
antidépresseurs n’agit plus rapidement que les anciens. Il leur faut
toujours au moins deux à trois semaines avant que les premiers effets
positifs ne se fassent sentir. Et dans 30% des cas, un pourcentage loin
d’être négligeable, ils sont eux aussi inefficaces, mais il ne s’agit que
d’estimation statistiques. « Lorsque l’on traite une personne donnée avec
le bon antidépresseur et en s’aidant de toutes les ressources d’une
psychothérapie bien conduite, on guérit pratiquement 100% des malades »,
affirme le professeur Zarifian. Mais pour l’instant, on ne dispose d’aucun
index biologique pour prédire l’efficacité de telle ou telle molécule sur
un patient donné. Ce qui explique bien des tâtonnements et des échecs lors
de la mise en route d’un traitement .
antidépresseurs n’agit plus rapidement que les anciens. Il leur faut
toujours au moins deux à trois semaines avant que les premiers effets
positifs ne se fassent sentir. Et dans 30% des cas, un pourcentage loin
d’être négligeable, ils sont eux aussi inefficaces, mais il ne s’agit que
d’estimation statistiques. « Lorsque l’on traite une personne donnée avec
le bon antidépresseur et en s’aidant de toutes les ressources d’une
psychothérapie bien conduite, on guérit pratiquement 100% des malades »,
affirme le professeur Zarifian. Mais pour l’instant, on ne dispose d’aucun
index biologique pour prédire l’efficacité de telle ou telle molécule sur
un patient donné. Ce qui explique bien des tâtonnements et des échecs lors
de la mise en route d’un traitement .
« Pas d’obligation à
rendre publics tous les essais »
rendre publics tous les essais »
Martine Perez [04 janvier 2005]
Aussi étrange que cela puisse paraître,
tous les essais thérapeutiques effectués par les firmes pharmaceutiques
pour évaluer l’efficacité et les effets secondaires des médicaments ne
sont pas forcément rendus publics, ni même transmis aux autorités
sanitaires. La seule obligation de l’industrie est de déclarer les essais
cliniques en cours aux autorités sanitaires des pays où elles les
effectuent. Cette situation est d’autant plus paradoxale que, si les
firmes sont propriétaires des médicaments pendant leur période
d’évaluation, elles vendent ensuite ces produits aux malades et aux
institutions qui les remboursent. Or ces derniers ne disposent pas de
toutes les informations concernant ces molécules. Pour obtenir une
autorisation de mise sur le marché pour un nouveau médicament, les firmes
mettent au point les protocoles d’évaluation, financent des médecins
souvent universitaires pour réaliser des études et leur suggèrent parfois
une manière optimale de présenter les résultats. Théoriquement, le dossier
pour enregistrer un médicament doit comprendre les résultats de toutes les
études. Mais ce n’est pas une obligation légale. « Les firmes doivent
cependant tous les six mois faire état des données de pharmacovigilance
qui leur sont notifiés (NDLR, c’est-à-dire des effets indésirables des
médicaments) », explique le professeur Jean-François Bergmann (Hôpital
Lariboisière, Paris). « C’est un vrai problème, ces études qui ne sont pas
rendues publiques, confirme le professeur Jean-Louis Montastruc (Service
de pharmaco-vigilance, Toulouse). Certes, à partir du 1er juillet 2005,
tous les essais devront être répertoriés dans une base de données ». Ce
sera une condition préalable à la publication des résultats dans une revue
internationale. Une nouvelle directive européenne de 2004 demande aux
firmes pharmaceutiques de transmettre aux autorités sanitaires tous les
résultats des essais cliniques. Reste à savoir comment le texte sera
appliqué.
tous les essais thérapeutiques effectués par les firmes pharmaceutiques
pour évaluer l’efficacité et les effets secondaires des médicaments ne
sont pas forcément rendus publics, ni même transmis aux autorités
sanitaires. La seule obligation de l’industrie est de déclarer les essais
cliniques en cours aux autorités sanitaires des pays où elles les
effectuent. Cette situation est d’autant plus paradoxale que, si les
firmes sont propriétaires des médicaments pendant leur période
d’évaluation, elles vendent ensuite ces produits aux malades et aux
institutions qui les remboursent. Or ces derniers ne disposent pas de
toutes les informations concernant ces molécules. Pour obtenir une
autorisation de mise sur le marché pour un nouveau médicament, les firmes
mettent au point les protocoles d’évaluation, financent des médecins
souvent universitaires pour réaliser des études et leur suggèrent parfois
une manière optimale de présenter les résultats. Théoriquement, le dossier
pour enregistrer un médicament doit comprendre les résultats de toutes les
études. Mais ce n’est pas une obligation légale. « Les firmes doivent
cependant tous les six mois faire état des données de pharmacovigilance
qui leur sont notifiés (NDLR, c’est-à-dire des effets indésirables des
médicaments) », explique le professeur Jean-François Bergmann (Hôpital
Lariboisière, Paris). « C’est un vrai problème, ces études qui ne sont pas
rendues publiques, confirme le professeur Jean-Louis Montastruc (Service
de pharmaco-vigilance, Toulouse). Certes, à partir du 1er juillet 2005,
tous les essais devront être répertoriés dans une base de données ». Ce
sera une condition préalable à la publication des résultats dans une revue
internationale. Une nouvelle directive européenne de 2004 demande aux
firmes pharmaceutiques de transmettre aux autorités sanitaires tous les
résultats des essais cliniques. Reste à savoir comment le texte sera
appliqué.
Vioxx : un expert déterminé à publier une
étude négative
étude négative
[04 janvier 2005]
Un médecin expert de l’agence américaine
chargée de la qualité des produits pharmaceutiques (FDA) est déterminé à
publier, malgré des pressions, l’étude montrant les dangers cardiaques de
l’anti-inflammatoire Vioxx, du laboratoire Merck, indiquait hier le
Financial Times. David Graham pourrait faire paraître une version
actualisée de cette étude, qui suggère que 139 000 Américains sont morts
ou ont été gravement affectés par le Vioxx, dans la revue médicale
britannique The Lancet. Merck avait volontairement retiré ce médicament du
marché à la fin septembre.
chargée de la qualité des produits pharmaceutiques (FDA) est déterminé à
publier, malgré des pressions, l’étude montrant les dangers cardiaques de
l’anti-inflammatoire Vioxx, du laboratoire Merck, indiquait hier le
Financial Times. David Graham pourrait faire paraître une version
actualisée de cette étude, qui suggère que 139 000 Américains sont morts
ou ont été gravement affectés par le Vioxx, dans la revue médicale
britannique The Lancet. Merck avait volontairement retiré ce médicament du
marché à la fin septembre.
Les suites de l’affaire Prozac
Le British Medical Journal corrige ses
propos et présente ses excuses
propos et présente ses excuses
Paris, le 01/02/05. LJS.com
Le British Medical Journal a fait « un
gros coup » le 1er janvier 2005. Il publiait des lettres anonymes
concernant le Prozac et visant Eli Lilly, le laboratoire pharmaceutique
qui fabrique cet antidépresseur. Cette entreprise aurait passé sous
silence des études qui démontraient que le Prozac rendait les patients
traités agressifs et dangereux. Après enquêtes et vérifications, le
journal présente ses excuses à l’entreprise. Nous vous en parlions le 3
janvier 2005 (voir notre étude Une lettre anonyme dénonce un effet du
Prozac). Le British Medical Journal a publiquement montré du doigt, dans
son édition du 1er janvier 2005, le groupe Eli Lilly. Selon le journal, la
société qui commercialise l’antidépresseur Prozac, aurait démontré dès les
années 80 que son produit pouvait rendre les malades agressifs, violents
et suicidaires. Sans toutefois en faire part aux hautes autorités. Pas
même lors du procès de Joseph Wesbecker en 1994 (cet américain dépressif
avait tué huit personnes et blessé 12 autres avant de se donner la mort.
Depuis moins d’un mois, il était sous Prozac.)
gros coup » le 1er janvier 2005. Il publiait des lettres anonymes
concernant le Prozac et visant Eli Lilly, le laboratoire pharmaceutique
qui fabrique cet antidépresseur. Cette entreprise aurait passé sous
silence des études qui démontraient que le Prozac rendait les patients
traités agressifs et dangereux. Après enquêtes et vérifications, le
journal présente ses excuses à l’entreprise. Nous vous en parlions le 3
janvier 2005 (voir notre étude Une lettre anonyme dénonce un effet du
Prozac). Le British Medical Journal a publiquement montré du doigt, dans
son édition du 1er janvier 2005, le groupe Eli Lilly. Selon le journal, la
société qui commercialise l’antidépresseur Prozac, aurait démontré dès les
années 80 que son produit pouvait rendre les malades agressifs, violents
et suicidaires. Sans toutefois en faire part aux hautes autorités. Pas
même lors du procès de Joseph Wesbecker en 1994 (cet américain dépressif
avait tué huit personnes et blessé 12 autres avant de se donner la mort.
Depuis moins d’un mois, il était sous Prozac.)
Aujourd’hui, le British Medical Journal a
fini sa seconde enquête : « à la suite de nos investigations, il est clair
que ces documents avaient été communiqués au procès de Joseph Wesbecker »
confirme-t-il dans son mot d’excuse. « Le BMJ est heureux de revenir sur
ses propos et présente ses excuses au groupe Eli Lilly pour cette
affirmation que, désormais, nous retirons. »
fini sa seconde enquête : « à la suite de nos investigations, il est clair
que ces documents avaient été communiqués au procès de Joseph Wesbecker »
confirme-t-il dans son mot d’excuse. « Le BMJ est heureux de revenir sur
ses propos et présente ses excuses au groupe Eli Lilly pour cette
affirmation que, désormais, nous retirons. »
Rappelons tout de même que c’est une
lettre anonyme qui avait mis le feu aux poudres. Une vérification avant
publication n’aurait apparemment pas été de trop. Toujours est-il que le
laboratoire pharmaceutique a accepté ces excuses.
lettre anonyme qui avait mis le feu aux poudres. Une vérification avant
publication n’aurait apparemment pas été de trop. Toujours est-il que le
laboratoire pharmaceutique a accepté ces excuses.
Clémence Lamirand.
BMJ : Correction and apology.
2005 ;330:211 (29 January),
2005 ;330:211 (29 January),
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