dimanche 26 mai 2013

Dimanche, ce sera la dernière fête des mères !


Pour la dernière fois, dimanche, vous allez célébrer la maternité, l’abnégation, l’exemple de celle qui vous a mis au monde.
Oui, bien sûr, dimanche, c’est la dernière fête des mères. Comment peut-il en être autrement ? Puisque, désormais, un enfant pourra avoir un père et un père, et pas de mère !
Puisque désormais un enfant pourra avoir une mère et une mère, et cette question : du ventre de laquelle suis-je né ?
Et toutes les autres questions : j’ai deux pères, mais qui est ma mère ? Pourquoi m’en a-t-on privé ?
J’ai deux mères, donc il faudra que je fasse deux dessins, deux bouquets de fleurs pour la fête des mères ; c’est plutôt sympa, je comblerai de bonheur deux personnes plutôt qu’une !
Mais dans trois semaines, dimanche 16 juin, pour la fête des pères, à qui offrirai-je un dessin et le coupe-papier que j’ai fabriqué à l’école ? Et la mère porteuse indienne tenue en esclavage pendant neuf mois, elle n’a pas droit à un dessin, elle aussi ?
La fête des mères ne peut subsister. Ce sera trop de souffrance pour certains enfants, c’est trop injuste, c’est inégal. « Eux ont un père et une mère, pas moi ; c’est inégal, donc c’est injuste. » Il faut donc raboter cette inégalité, niveler par le bas, comme toujours.
Certains ont un père et une mère ? Tant pis pour eux ! Effaçons cette différence, écrasons cette richesse supplémentaire, il n’y aura plus que la fête des parents.
Vous n’êtes pas d’accord pour supprimer la fête des mères ? Mais puisqu’on vous dit que ce n’est pas juste parce ce n’est pas égal !
Vous êtes ennemi de l’égalité ? Alors vous êtes un fasciste ! Doublé, en l’espèce, d’un homophobe. Et puis, celui qui institua la fête des mères, Pétain, était bien fasciste, non ?

Edouard Frémy - Journaliste.

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