jeudi 27 juin 2013

Réflexions...

Une des meilleures façons de comprendre une situation demeure de se mettre à la place de la personne qui la vit. Le même principe s’applique aux peuples.
Nous apprenions hier que la propriétaire d’un IGA à Saint-Lambert interdit à ses employés de se parler entre eux, même pendant la pause, dans une langue autre que le français. C’est ce qu’a révélé une étudiante de 17 ans, Meaghan Moran, une anglophone au français impeccable. Mlle Moran a préféré quitter son emploi d’été que de se conformer à une règle qu’elle croit discriminatoire. ‘Je ne parlerais jamais à un client en anglais, a-t-elle dit au réseau CTV, mais si je veux parler à mon copain en anglais pendant la pause, je ne vois pas le problème.’
Moi non plus.
Selon la propriétaire, Louise Ménard, cette règle existe pour éviter qu’il y ait des tensions et des quiproquos entre les employés et que se forment des ‘ghettos’.
Meaghan Moran a enregistré sa conversation de départ avec la direction du magasin. Voici ce qu’on y entendrait: ‘Madame Ménard est canadienne-française, c’est elle qui signe les chèques de paie. Elle demande que les employés parlent la langue du travail du Québec entre ces murs. C’est la loi.’
Non, ce n’est pas la loi. Aucune loi québécoise n’empêche les employés de parler swahili entre eux au travail s’ils le désirent. L’Office de la langue française l’a confirmé à CTV. Ça s’appelle exercer une liberté fondamentale. La langue maternelle n’est pas un simple uniforme de travail, c’est une molécule de base de la personnalité.
Ne me parlez pas d’intégration non plus. Mlle Moran est née ici, comme plusieurs générations de ses ancêtres. Avec un nom comme Meaghan Moran, je devine que ces derniers sont venus d’Irlande pour échapper à la domination britannique et à ses corollaires, comme la Grande Famine de 1845. Les British interdisaient aussi aux Irlandais de parler gaélique entre eux, chez eux. Pour éradiquer le gaélique. Essayons-nous, inconsciemment, ou consciemment, de faire la même chose ?
Comme nos ancêtres interdisaient aux enfants des Premières nations, internés dans nos pensionnats blancs, de se parler dans leur langue. Même entre frères et soeurs. La plupart d’entre nous sommes aujourd’hui révoltés par ces pratiques discriminatoires.
Si un employeur torontois ou albertain interdisaient à des employés francophones de se parler en français entre eux dans la salle de repos, tous les médias du Québec hurleraient à l’injustice. Moi la première.
Avec raison. Signer les chèques de paie ne donne pas tous les droits. Il y a longtemps que l’esclavage a été aboli.
J’espère que Meaghan Moran va rapidement se trouver du travail – j’admire son courage – et qu’elle va déposer une plainte à la Commission des droits de la personne. Il y a un message important à envoyer aux zélotes du français sur la nature ouverte et pluraliste de notre société. Et pour rappeler à ceux et celles qui l’oublient, que la communauté anglophone fait partie du ‘nous’. Et que ‘nous’ sommes libres. Quoi qu’en pense Pauline Marois qui, dans son message de la Fête nationale, nous a souhaité ‘la liberté’.
Voici ce qu’a dit un jour Nelson Mandela: ‘Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine, des préjugés et de l’étroitesse d’esprit.’
À méditer, à l’heure de la mort du grand homme.

Seul ou silencieux ne veux pas dire solitaire...


Essayez d’aller vous promener seuls, ou de rester sans rien à lire, sans personne à qui parler, et vous verrez comme l’ennui vient vite. C’est un sentiment qui vous est familier, mais vous ne savez pas pourquoi vous vous ennuyez, vous n’avez jamais cherché à le savoir. Si vous explorez un peu la question, vous verrez que la cause de l’ennui n’est autre que la solitude.
C’est pour échapper à la solitude que nous voulons