dimanche 14 avril 2013

Tellement vrai...



Monsieur Pelletier,
Mon fils et ma fille, tous les deux au secondaire, sont victimes de harcèlement, d’intimidation. En plus, quand ils sont sur leurs ordinateurs, ça ne cesse pas. Ils prolongent en dehors des cours leurs attaques continuelles de dénigrement, parfois par des menaces. Cela nous empoisonne l’existence. En plus, ma fille a menacé de se suicider et mon fils lui, de quitter l’école. Ma fille ne mange plus, elle veut devenir mannequin ou chanteuse et elle passe des heures à se maquiller,  et mon fils ingénieur pour une grande compagnie qui fait des affaires à Montréal.

Je suis désespérée. Mon mari n’est pas souvent à la maison, car il est camionneur et passe son temps sur la route. En plus, il veut absolument que nos enfants soient instruits pour pouvoir avoir une bonne vie et ne pas trop travailler, comme nous. Car plus ça va, plus les conditions de travail sont difficiles.
Nous leur avons pourtant acheté à chacun un portable afin qu’ils puissent nous joindre en cas de malheur. Ils nous téléphonent chaque jour et la dernière facture est de 400$ par mois, rien que pour se parler. Mais dans la maison, personne n’en parle.
Qu’en pensez-vous?

Lise XXXXXXX,

Chère Madame Lise,
En partant, je vous dirais que l’école joue parfaitement son rôle : elle garde ceux qui bafouent vos enfants parce qu’ils sont une subvention dont ils ne veulent pas se départir. Ensuite, ils les forment pour travailler et non pas pour être bien dans leur peau. Ce qui est un bon apprentissage, puisque plus tard, ils seront dans une situation pire que la vôtre.
L’école leur distribue du savoir aspartame. La société n’a rien à cirer qu’ils soient bien ou mal dans leur peau : les esclaves ont besoin de ramer et d’avoir l’impression d’aller quelque part.
Madame, ils vont à l’école, mais ça ne veut pas dire qu’ils apprennent quelque chose. En fait, ils apprennent que pour être riche et bien, ils doivent tricher, se vendre, et travailler comme des forcenés… Et avoir foi en l’école, la société, enfermée dans le cadre d’un pays inexistant.
Si vous payez 400$ par mois pour vous parler à travers des « téléphones intelligents », dites-vous que la communication est un business. Si vous en achetez encore pour 400$, vous risques de ne plus vous parler qu’à travers ceux-ci.
Le pays, Madame, c’est Hollywood.
Vous n’êtes pas, vous et votre mari, des modèles, car vous n’êtes pas là. Et c’est le but. Moins vous êtes là, plus l’État prend en charge vos enfant pour en faire des « petits d’État » livrés à la marchandise de la mondialisation.
On enlève des jeunes filles pour les vendre à des tordus.
C’est pareil. On enlève vos enfants pour les vendre à l’État. On vous menotte pour cela. On les a engouffrés dans la grande machine de la propagande soit disant « blanche », « correcte ». On leur arrache leur âme, leur vie.
Bloup!  Avalés dans le cyberespace déshumanisé.
Même si vous leur achetiez un VU 4X4, ça n’aura aucun effet.
On ne joue plus à qui sera « égal », on joue à qui sera supérieur. Alors, c’est la grande guerre des inférieurs et des supérieurs.
Il faut abattre l’autre, mais de manière hypocrite. Où pensez-vous qu’ils ont appris cette « technique »? Dans le monde dans  lequel ils vivent et dans lequel vous vivez. Dans le monde des petites communications sales et hypocrites.
Ils sont hypnotisés de texto, d’échanges « musclés », de rêverie… Bref, ils sont déjà sortis de leur état naturel, bien élevé aux produits vendus par lesquels ils deviennent le produit.
Vos enfants sont désormais, un produit.
Chacun des membres de votre famille ne sont que des jobs à vendre au plus offrant.
On vous a sans doute offert des antidépresseurs, ou des somnifères, et bien d’autres produits « condensés » pour régler vos vies.
Il doit vous en coûter autant pour vous « parler à vous » sans vous comprendre, soit 400$ par mois.
Sans compter les psys…
Sans compter les jours où vous n’allez pas travailler. Sans compter qu’on vient de vous sabrer votre pension de « vieillesse ».
Alors, écrivez à votre député qui a tous les problèmes mais qui n’a pas les solutions. Mais – en fait-, il faudrait écrire à tous les députés depuis trente ans qui sont passés sur une chaise musicale qui fait que le chœur est horrible.
À votre place, je vendrais tout, à commencer par l’écrasement de leurs téléphones intelligents, de leurs députés intelligents, de leurs systèmes intelligents.
Madame, vous êtes menée par des chaises…
Si vous voulez une maison, un avenir, il est temps d’aller planter des carottes et élever des lapins.
Vous êtes, vous et les membres de votre famille, devenus un compost social pour des  jardiniers qui ne savent faire pousser que de l’argent.

Désolé! Je n’ai pas de solution. Mais j’en ai une et elle n’est pas à l’intérieur de votre « problème ». Mais, je sais, que vous avez trop peur d’en sortir.

Mes distinguées salutations!
Et bonne chance!…

Gaëtan Pelletier

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