jeudi 10 janvier 2013

Le chef des Premières nations hausse le ton...

«Des générations de nos leaders ont transmis le... (Photo Chris Wattie, Reuters)

Les relations entre le Canada et ses Premières Nations sont à la croisée des chemins, affirme le chef national Shawn Atleo, qui prédit que la mobilisation sans précédent des peuples autochtones s'accentuera si la rencontre d'aujourd'hui avec le premier ministre Stephen ne produit pas de résultats tangibles.
«Des générations de nos leaders ont transmis le même message à des gouvernements fédéraux successifs depuis un siècle. Le gouvernement doit comprendre que notre détermination est absolue», a lancé le chef de l'Assemblée des Premières Nations sur un ton qui trahissait sa colère et sa frustration.



M. Atleo a présenté hier ses attentes à la veille de la rencontre cruciale pour la suite des choses avec M. Harper et certains de ses ministres.
Premièrement, il tient à l'adoption d'une nouvelle formule de partage des revenus provenant de l'exploitation des ressources naturelles situées près des réserves autochtones.
Deuxièmement, il réclame une hausse des investissements fédéraux en éducation, en particulier la construction de nouvelles écoles dans les réserves qui attendent depuis des années.
Troisièmement, il veut un mécanisme de consultation permanent entre le gouvernement et les Premières Nations, en particulier lorsqu'il s'agit d'adopter de nouvelles lois qui ont un impact sur les droits des autochtones. À cet égard, il réclame l'abolition des clauses des projets de loi «mammouths» C-38 et C-45 visant à mettre en oeuvre le dernier budget fédéral.
Des clauses de ces lois réduisent le nombre d'évaluations environnementales pour les projets d'exploitation des ressources naturelles et mettent fin à l'obligation fédérale de protéger de nombreux lacs. Elles modifient également la manière dont les réserves autochtones peuvent disposer de leurs terres.
Selon le chef Shawn Atleo, la rencontre doit déboucher sur des avancées concrètes. Sans quoi le mouvement de contestation Idle No More, qui a vu des groupes autochtones envahir les rues, bloquer des voies ferroviaires ou des ponts internationaux, prendra de l'ampleur au pays.
«Chaque jour où nous échouons à agir signifie une occasion perdue pour nos citoyens. Chaque jour gaspillé signifie que la vie d'un nouvel enfant est gaspillée. Il est temps que nous brisions la paralysie et la suite sans fin de promesses non tenues», a-t-il ajouté.
Durant sa conférence de presse, il a fondu en larmes lorsqu'il a relaté sa visite dans une morgue pour identifier une adolescente autochtone victime d'un meurtre. Les nombreux meurtres de femmes autochtones non résolus constituent un fléau que les leaders autochtones décrient depuis des années.
En jouant la carte de l'économie si chère au premier ministre Stephen Harper, le chef a souligné que des projets d'exploitation de ressources naturelles frisant les 650 milliards de dollars pourraient être menacés si les peuples autochtones n'obtiennent pas un meilleur partage des revenus.
«Nous exigeons des gestes en particulier pour venir en aide aux plus vulnérables de nos citoyens. [...] La pauvreté est en train de tuer nos peuples. L'histoire de la colonisation et les gestes unilatéraux de la part du gouvernement doivent cesser maintenant», a-t-il soutenu.
À ses côtés, le chef régional de la Saskatchewan, Perry Bellegarde, a ajouté: «Les traités visent une coexistence pacifique et le partage des terres et des ressources, pas l'exploitation. Les traités ne devaient pas nous rendre pauvres sur nos propres terres.»
La rencontre de quatre heures d'aujourd'hui se déroulera à huis clos au bureau du premier ministre de l'édifice Langevin. Le ministre des Affaires indiennes, John Duncan, et le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, seront notamment présents. Les principaux sujets abordés durant la rencontre porteront sur les rapports fondés sur les traités, les droits des peuples autochtones et le développement économique.

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