dimanche 13 mars 2016

Le grand orchestre de la nature est peu à peu réduit au silence …

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Prendre conscience de notre pouvoir de destruction, sur cette maison Terre qui nous accueille si généreusement, en nous offrant ses trésors, dont nous sommes peu à en apprécier l’importance, est plus qu’urgent.. Nous œuvrons, sans trop nous poser de questions à notre propre disparition. Nous nous comportons comme des « squatteurs » sans morale qui détruisent tout sans état d’âme. Car il y a encore des endroits, où nous pouvons exercer notre malfaisance, quitte à éradiquer 


les derniers défenseurs qui eux, savent depuis toujours qu’ils font partie de cette nature sans laquelle ils n’existeraient pas. Les océans meurent, les forêts idem, nos cours d’eau sont pollués, l’air est saturé de particules qui rendent malades, notre nourriture ne nous nourrit plus, nous acceptons d’être les cobayes des puissantes multinationales, pour nos besoins les plus élémentaires. Nous nous étalons sans complexe partout, où il y a un bout de terre, y apportant notre sans gêne et notre égoïsme, bétonnant à outrance, détournant le cours des fleuves et rivières pour notre confort, en oubliant que la nature reprend toujours ses droits. Voulez vous de ce monde muet des bruits de la nature qui se prépare? Préférez vous la cacophonie assourdissante qui règne jour et nuit dans nos villes? Si nous n’agissons pas, il restera toujours les vidéos des merveilles disparues sur CDRom avec bruitages, on demandera peut être, au derniers moments de notre trépidante et insignifiante existence, à voir et écouter ces merveilles disparues, comme dans le film culte Soleil Vert! Merci ConscienceU12
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Musicien dès son plus jeune âge, l’Américain Bernie Krause, 74 ans, reste l’une des figures emblématiques de la musique électronique. Il a participé en studio à l’enregistrement de musiques de films célèbres (Rosemary’s Baby,Apocalypse Now). Cet amoureux des sons et de la nature, devenu docteur en bioacoustique, a inventé le terme biophonie (les sons émis par les organismes vivants). Il publie chez Flammarion Le Grand Orchestre animal (324 pages, 21,85 euros).
Vous avez parcouru le monde pour enregistrer les sons de la nature. Comment les reconnaître entre eux ?
Chaque organisme vivant, du plus petit au plus grand, a sa propre signature acoustique. Elle peut ne pas être produite vocalement, mais par stridulation ou par grincement des dents comme chez le poisson-perroquet.

Certains, comme les cétacés, émettent des signaux dont l’intensité, s’ils étaient produits dans l’air, équivaudrait à la décharge d’une arme à feu de gros calibre à quelques centimètres de votre oreille. Cela dit, proportionnellement au poids, l’un des êtres vivants les plus bruyants du règne animal est la crevette pistolet, longue de quatre centimètres. Sa puissance sonore est neuf fois supérieure à celle d’un orchestre symphonique.
Elément surprenant, les animaux peuvent adapter leurs comportements acoustiques. J’ai un enregistrement réalisé en 1979 d’une orque qui imite l’aboiement de l’otarie pour l’attirer et la dévorer. De même, des papillons de nuit sont parvenus à brouiller les signaux d’écholocation des chauves-souris.
Quel que soit l’objectif d’un signal – accouplement, chasse, défense du territoire, jeu –, pour remplir sa fonction, il doit être audible et sans interférences.
Pourquoi parlez-vous d’un grand orchestre animal ?
La nature vit en harmonie acoustique. Chaque forêt tempérée ou tropicale génère sa propre signature acoustique, qui est une expression organisée et immédiate des insectes, des reptiles, des amphibiens, des oiseaux et des mammifères. C’est cette voix naturelle et collective à laquelle je fais allusion quand je parle de grand orchestre animal.
Les grenouilles arboricoles du Pacifique, qui vivent dans le nord-ouest américain, se disputent la largeur de bande acoustique aussi bien sur la fréquence que sur la plage horaire : l’une coasse, suivie immédiatement par une autre dans un registre plus aigu. J’ai trouvé en Afrique, au Kenya notamment, des paysages sonores extrêmement bien ordonnés comme le montrait l’analyse des spectrogrammes : les insectes tissaient la toile de fond, chaque espèce d’oiseau marquait son territoire acoustique, les grands félins occupaient d’autres niches à l’instar des serpents ou des singes.
Vos recherches remontent aux années 1960. Comment se porte aujourd’hui le grand orchestre animal ?
J’ai enregistré plus de 15 000 sons d’espèces animales et plus de 4 500 heures d’ambiance naturelle. La triste vérité est que près de 50 % des habitats figurant dans mes archives récoltées au cours de ces quarante-cinq dernières années sont désormais si gravement dégradés que beaucoup de ces paysages sonores naturels, naguère si riches, ne peuvent plus être entendus aujourd’hui, même approximativement, sous leur forme d’origine.
Les sons ont-ils disparu ou la cacophonie humaine fait-elle qu’on ne parvient plus à les entendre ?
Les deux. L’extraction minière, l’exploitation forestière, l’étalement urbain, et la pollution qui en résulte, réduisent la superficie des habitats sauvages. De même, en noyant les sons naturels de la biophonie et de la géophonie (les sons provenant d’éléments naturels tels que le vent, l’eau, la pluie et les mouvements du sol) sous notre cacophonie, nous perturbons ou détruisons la nature elle-même.
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Ruisseau près du Grand Etang, Guadeloupe. JEROME WOJCIECHOWSKI
Certains animaux, comme les insectes, sont plus touchés que d’autres. Dans les forêts tropicales, les prédateurs tentent de s’adapter car il leur est plus difficile d’entendre leurs proies. Le bruit humain peut aussi affaiblir le système immunitaire des mammifères et des poissons, réduisant leur résistance à la maladie, résultat physiologique naturel des taux élevés d’hormone de stress. Dans les cas les plus graves, lorsque les seuils de tolérance sont dépassés, il peut être fatal. De nombreuses espèces de baleines et de phoques s’échouent d’elles-mêmes pour mourir.
Il y a près de cinquante ans, mes parents nous avaient emmenés, ma soeur et moi, en vacances dans le parc national de Yellowstone, près d’une large vallée couverte de neige, à l’abri de tout parasitage humain. Le calme était ponctué par les vocalisations des corbeaux, des geais, des pies, des alouettes hausse-col et des élans. Je me souviens encore du murmure des ruisseaux et de la brise légère qui soufflait dans la cime des conifères. Je suis retourné au même endroit en 2002. La magie avait disparu, anéantie par les bruits de moteur et le smog.
Comment lutter contre cette mise à mal du grand orchestre de la nature ?
Source Marie-Béatrice Baudet Journaliste au Monde relayé par Un Nouveau Paradigme

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