lundi 23 décembre 2013

Le courrier ne rapporte plus rien à La Poste...


(note perso...Canada, France ..la pogné vous ? un foutu plan de merde...)

La baisse du nombre de lettres expédiées met en péril son modèle. Le coût du service universel postal est évalué à 448 millions d’euros en 2013.

Pour sauver son service universel, La Poste pourrait supprimer la tournée du samedi ou passer à l\'acheminement en J + 2. - Photo Réa
Pour sauver son service universel, La Poste pourrait supprimer la tournée du samedi ou passer à l'acheminement en J + 2. - Photo Réa
La baisse récurrente du courrier est un problème de plus en plus aigu pour La Poste, mais elle est également en train de devenir un problème politique. Dans les années à venir, le gouvernement devra en effet choisir entre soutenir cette activité à coups de subventions ou bien réduire le niveau de service demandé aux facteurs.

L’entreprise publique vit en effet un tournant historique, que la direction a souligné hier lors de la présentation du budget 2014 en conseil d’administration : «  Pour la première fois, l’activité courrier ne couvre plus les coûts du service universel postal. » Ce service universel postal fait partie des 4 missions de service public assignées à La Poste, au même titre que la distribution de la presse, l’accessibilité bancaire et la contribution à l’aménagement du territoire. Pour les usagers, cela se traduit notamment par une collecte et une distribution du courrier 6 jours sur 7, sur l’ensemble du territoire, et en J +  1 dans 90 % des cas.
Cette mission a un coût pour La Poste, notamment pour garantir l’accessibilité du service postal même dans les zones rurales les plus reculées. Sans cette mission de service public, La Poste, en se concentrant sur les zones les plus rentables, pourrait en théorie employer moins de facteurs et fermer des milliers de bureaux de poste. Des modèles ont été bâtis pour calculer ce coût : selon un administrateur, il aurait été évalué à 448 millions d’euros net cette année, et 471 millions l’année prochaine.

Compensation

Pourtant, si la distribution de la presse ou l’accessibilité bancaire font l’objet de compensations financières de la part de l’Etat, ce n’est pas le cas – jusqu’à aujourd’hui – pour le service universel. Car l’activité courrier a longtemps assuré à La Poste de solides résultats, qui ne justifiait pas que l’Etat mette la main à la poche.
Mais le recul régulier du nombre de lettres expédiées a peu à peu sapé ce modèle. Et un cap vient d’être franchi. Selon la direction, l’excédent brut d’exploitation du courrier (hors filiales) est désormais inférieur à ce que coûte le service universel postal. Cette mission de service public devient donc en théorie comme les autres éligibles à une compensation.
Hélas pour elle, La Poste n’est pas près de voir la couleur de l’argent. Le scénario avait certes été prévu par la loi de 2010, qui avait préparé La Poste à l’ouverture du marché du courrier. Le texte prévoit donc que La Poste bénéficie d’un fonds de soutien… alimenté par ses concurrents. Or aucun n’est venu se frotter au marché du courrier et la situation ne devrait pas changer.
Le problème étant inéluctable, il a tout de même été évoqué dans le dernier contrat d’entreprise entre l’Etat et La Poste, signé en juillet dernier. Mais le texte se contentait de mentionner que les deux parties «  partagent la volonté de maintenir l’équilibre de cette mission », et prévoyait de faire le point en 2015 et «  adapter le cas échéant » le contrat. Ce qui paraît inévitable, car le fardeau pour La Poste se chiffrera rapidement en dizaines de millions d’euros. Seules deux voies sont possibles, estime un syndicaliste : soit l’Etat accepte de subventionner le service postal universel ; soit il réduit les exigences qu’il fait supporter à La Poste, en supprimant par exemple la tournée du samedi, ou en passant l’acheminement au J + 2. Un chemin suivi par certains pays, mais qui serait sans doute risqué politiquement.
Lionel Steinmann

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