dimanche 23 décembre 2012

Un héros méconnue...



En 1983 j’avais 9 ans. La guerre froide était à son apogée. Mon instituteur s’amusait à nous faire peur en imaginant un duel nucléaire apocalyptique entre les Etats-Unis et l’URSS, au dessus de nos têtes. J’avais 9 ans, et je ne savais pas à l’époque que si nous n’avons pas vécu tout cela, c’est grâce à un officier soviétique qui a eu un soir un peu plus de jugeotte que les autres.





Il s’appelle Stanislav Yevgrafovich Petrov. Lieutenant-Colonel, il était, le soir du 26 septembre 1983, dans un poste de lancement de missiles nucléaires. Son travail : se préparer à une attaque américaine, et répliquer si besoin. La tension était telle à l’époque (les Russes avaient abattu un avion civil coréen New York quinze jours auparavant) que le protocole était simple : si les militaires repéraient un missile, ils envoyaient les leurs, puis en informaient les politiques. Tape d’abord, demande après.
Le 26 septembre, donc, l’ordinateur signale un missile nucléaire en provenance des Etats-Unis. Petrov préfère attendre : si les Américains attaquaient, ils ne lanceraient pas un seul missile. Seulement, un autre est signalé, puis deux, trois, quatre et finalement cinq. Alors qu’autour de lui tout le mond s’agite, que les officiers et soldats se préparent à la réplique, qu’un écran géant lui ordonne de frapper, Petrov continue de trouver cela louche. Alors il ne bouge pas. Et ne déclenche pas l’attaque. Plus tard il expliquera, avec ce bon humour à froid typiquement russe, que s’il n’a rien consigné de l’événement, c’est juste parce que “j’avais un téléphone dans une main, un interphone dans l’autre, et je n’ai pas de troisième main”.

Il avait eu raison. Une position rare et étrange du soleil a trompé l’ordinateur, qui a pris des rayons de lumière pour des missiles. Aucune bombe n’est tombée sur Moscou, aucune sur les Etats-Unis en retour.
Petrov a du être remercié une demie-heure, puis il a été décidé qu’il avait fauté en ne suivant pas le protocole, qu’il n’aurait pas du prendre ce risque. Retraite prématurée, 200$ de pension par mois, merci soldat. Cet homme a sauvé le monde, en quelque sorte. Et le monde ne l’a appris qu’il y a une poignée d’années.
Merci Petrov.

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