dimanche 16 décembre 2012

qui n’auront jamais aucune hésitation à tuer, blesser et exploiter


« …serait super bon un monde sans armes. » Oui! Si nous étions tous faits du même bois, mais tous n’ont pas notre grande humanité. Une planète pleine de Bambis n’a pas besoin d’armes à feu, mais voilà nous ne sommes pas sur une planète de Bambis et il y a parmi nous des gens, beaucoup même, qui n’auront jamais aucune hésitation à tuer, blesser et exploiter en situation ordinaire, encore moins en situation critique. 


 
Je pourrais aussi tuer, voler, violer des femmes et des enfants, les exploiter jusqu'à épuisement. Nous ne le faisons pas, car il est inscrit dans la morale de notre éducation que c’est un principe à ne pas franchir. Si, comme dans le monde moderne, nous ne sommes pas en mesure de délimiter une sous-classe de citoyens pour ces gens aux comportements animaux, ni plus qu’une super classe de citoyens pour des Bambis qui oeuvreraient au meilleur, cela signifie que nous ne pouvons plus nous reconnaître, et n’importe qui peut-être n’importe qui, jusqu’à ce que la loi et la police s’en mêlent, c'est-à-dire après les faits. Retirer ce « là-là » de la société s’il est coincé aura au moins comme avantage d’améliorer les choses pour un temps, mais n’aura pas évité les crimes.

Le drame est lourd. D’une lourdeur record. Mais ne nous laissons pas prendre par la dimension du drame repassé en boucle dans tous les médias avec l’épitaphe et les photos des morts. La mitraillette tue beaucoup, mais il n’y a pas que la mitraillette qui tue. Il n’y a pas que ceux qui ont une arme automatique qui sont fous, mais les autres ne sont pas des drames assez importants et ne font que les manchettes locales. En fait, toute la violence de cette société a explosé de pair avec ces tueries, mais ces chiffres les médias ne les exposeront pas.

Par ailleurs, il faut flairer le rat dans ce genre d’évènements, car il y a de très, très gros enjeux. Il faut cesser ici de voir le grand nationalisme. Il existe des différences fondamentales dans la culture des armes à feu à travers le pays. Les armes sont le fondement sur lequel fut construit l’ouest de l’Amérique, alors que l’est désapprouve. Les uns sont des fous pour les autres. De tels évènements soulèvent des questions et polarisent les opinions. Mettre l’emphase sur les armes automatiques n’est que transitoire. S’ils arrivent à ouvrir une brèche sur le contrôle de ces puissants engins, le principe sera alors en place, il ne restera plus que la quantité de balles à la minute à déterminer.

Qu’ils utilisent de tels évènements avec émotivité pour agir maintenant devrait soulever la curiosité. Il serait naïf de croire qu’ils n’ont pas été assez prévoyants-intelligents pour anticiper que la mitraillette ou l’arme de poing, inutile à tout sauf à la guerre et à la police, pourrait servir à de tels usages. Il m’apparaît extrêmement prévisible que de n’avoir pas corrigé la situation immédiatement au sortir de la Seconde Guerre mondiale allait nécessairement renforcer les cultures et les opinions et ainsi provoquer un schisme. La situation était recherchée. C’est de ce schisme et quelques autres qui sont en train de se dessiner, que va naître la guerre civile américaine. 

Nous pouvons philosopher quand tout va bien, mais si j’avais été enseignant dans cette école du Connecticut à cet instant, j’aurais aimé avoir en ma possession une arme à feu et j’aurais probablement eu une mort sur la conscience, car je n’aurais pas hésité à tirer. On peut tergiverser tant qu’on veut, mais je doute que la situation ait pu être pire. Sous cet augure, peut-être n’y aurait-il pas eu de tuerie, si le tireur fou avait su que les professeurs ont une arme dans leur casier.

Tant que tous comprennent et tous déposent, tout va bien, en attendant, je ne souhaite pas être la victime vulnérable de tout ce qui possède une arme.

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