samedi 14 décembre 2013

Les producteurs de petits fruits déjouent la Commission des normes du travail...

Les producteurs de petits fruits viennent de gagner une importante victoire contre la Commission des normes du travail. Ils pourront continuer à payer leurs cueilleurs au rendement, au lieu de leur verser le salaire minimum à l’heure, tel que l’avait décidé le gouvernement libéral.
La mesure qui devait entrer en vigueur au 1er mai 2014 a été annulée par le
gouvernement Marois, a déclaré le ministre François Gendron, au congrès de l’Union des producteurs agricoles qui s’est tenu à Québec la semaine dernière.
«Nous maintenons en permanence le statu quo, a confirmé Maxime Couture, l’attaché de presse du ministre Gendron. Cette décision a été déterminée par décret, en accord avec le ministère de l’Agriculture (MAPAQ), le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale et les producteurs. Les taux demeureront tels qu’ils étaient définis au 1er mai 2012.»
Ainsi, durant la saison 2014, un cueilleur de framboises recevra 2,98 $/kilo tandis qu’un cueilleur de fraises touchera 79 cents/kilo.
Depuis plusieurs années, la Commission des normes du travail scrutait le dossier pour éviter que les producteurs n’utilisent cette main-d'œuvre de courte durée à tarif réduit. Même si l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec affirme que «tout le monde était content», il semble que des fonctionnaires de la Commission des normes du travail avaient une vue différente de ce mode rémunération.
«Il y a plein de conditions pour le paiement au rendement, a dit David Lemire, un producteur de fraises de Trois-Rivières. Si le champ ne permet pas une récolte rentable, il faut alors payer le salaire minimum. Nous tenons un registre journalier qui inclut le nombre de cueilleurs, leur rendement et que nous remettons aux Normes du travail. On leur demande de faire des vérifications aux champs pour éviter les abus.»
M. Lemire reconnaît que pour les fonctionnaires, ce mode d’évaluation du type de paiement était considéré compliqué à gérer. Par contre, il se félicite que les fonctionnaires les plus actifs auprès des élus libéraux pour imposer le salaire minimum aient été déplacés.
«Heureusement, les péquistes ont compris l’impact de la mesure qui avait été adoptée. C’est sûr que si tous les producteurs récoltaient des petits fruits de la fin mai à la mi-octobre, le problème serait réglé, mais les Québécois demandent des fraises à la Saint-Jean-Baptiste, pas en septembre», a souligné le producteur.
De son côté, la Commission des normes du travail affirme ne pas avoir d’informations quant à d’éventuelles pressions qui auraient été faites sur cette question.
Un cueilleur de fraises saisonnier travaille tout au plus un mois, soit de la mi-juin à la mi-juillet. Un adulte récolte en moyenne 3 à 3,2 boîtes de 12 casseaux à l’heure, certains, plus agiles, peuvent remplir jusqu’à 7 boîtes/heure. Les jeunes de 13 à 15 ans récoltent une moyenne de 2 à 2,5 boîtes/heure.
«Le cueilleur se fait en moyenne de 500 à 600 $/semaine. Les plus vaillants peuvent encaisser 2000 $ dans le mois de récoltes intensives. Mais après, c’est fini», a dit David Lemire.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire