samedi 19 octobre 2013

Un moustique 'gorgé de sang' vieux de 46 millions d'années...


Lundi, des chercheurs américains ont annoncé avoir découvert un moustique fossilisé, vieux de 46 millions d’années, et contenant encore un composé du sang dans l’abdomen. Un fossile unique au monde.

Un moustique mort il y a des millions d'années mais encore rempli de sang... Ça ne vous rappelle rien ?


Jurassic Park bien sûr ! Mais ici nous sommes bel et bien dans la réalité : des chercheurs américains ont annoncé avoir mis la main sur un moustique fossile "gorgé de sang" qui serait vieux de 46 millions d'années. C'est la première fois au monde qu'une telle découverte est réalisée.

Dale Greenwalt, principal auteur de cette découverte, indique que le fameux insecte a été trouvé dans la collection d'un entomologiste américain donnée au Musée d'Histoire naturelle de Washington. Et dès qu'il l'a aperçu, le scientifique a su qu'il était en face d'un spécimen extrêmement rare. Le fossile de moustique le plus ancien jamais retrouvé date de 95 millions d’années. Celui-ci n’a "que" 46 millions d’années, mais l'autre ne contenait pas de sang, souligne Dale Greenwalt. Au cours de leur étude, Greenwalt et ses collègues ont bombardé le moustique fossile à l'aide de molécules de bismuth, un métal lourd, qui a le pouvoir de vaporiser les composés chimiques présents dans le fossile. Transportés par l'air, ces composés ont alors pu être analysés par un spectromètre de masse, une machine qui identifie les éléments chimiques grâce à leur masse atomique. L'avantage de cette technique est qu'elle ne détruit par l'échantillon alors que d'autres nécessitent le prélèvement de petites portions du fossile, a expliqué le scientifique. Un composé de l'hémoglobine caché dans le fossile Grâce à cette analyse, les chercheurs ont constaté que l'abdomen du fossile cachait de la porphyrine, un constituant de base de l'hémoglobine qui sert à transport l'oxygène dans le sang. D'après les auteurs, le moustique se serait probablement nourri du sang d'un oiseau ou d'un mammifère mais serait ensuite tombé dans un lac où il serait mort et aurait coulé. En effet, le fossile présente la particularité de ne pas être piégé dans de l'ambre comme c'est souvent le cas mais dans du schiste.  Cette roche se forme à partir de sédiments déposés au fond des océans ou d'un cours d'eau. C'est pourquoi le moustique ne serait pas mort étouffé dans la résine d'un arbre mais noyé dans un lac. "Normalement, ceci n'aurait pas fait 

l'actualité et personne ne se serait intéressé à un insecte mort depuis des années dans ce qui est aujourd'hui le nord-ouest du Montana. Mais d'une manière ou d'une autre, le moustique ne s'est pas immédiatement décomposé et s'est fossilisé au cours des années", a expliqué Dale Greenwalt cité par LiveScience. Il est ainsi devenu beaucoup plus intéressant. "Les chances qu'un tel insecte puisse être préservé dans du schiste sont quasiment infinitésimales", a ajouté le chercheur. Il ne sait cependant pas ce qui a permis de préserver aussi bien l'insecte. Peut-être a t-il été piégé dans une algue, qui a englué le spécimen avant de couler vers le fond. D'autres fossiles ont été retrouvés grâce à ce processus, qui est l'hypothèse la plus probable selon Greenwalt. Des suceurs de sang de dinosaures ? Si 14.000 espèces d'insectes se nourrissent de sang, il n'y a quasiment pas eu de fossiles découverts témoignant de ce mode d'alimentation dans l'histoire de l'évolution. Seuls quatre spécimens fossilisés ont été trouvés parmi lesquels les parasites de la maladie du sommeil (le trypanosome) et du paludisme (le plasmodium). Ces fossiles, auxquels s'ajoute celui du moustique, prouvent que ces insectes se nourrissaient bel et bien de sang. La découverte montre que "les moustiques buveurs de sang se nourrissaient déjà à cette époque, suggérant qu'ils étaient présents bien plus tôt et se nourrissaient peut-être sur des dinosaures", a commenté George Poinar, paléo-entomologiste de l'Oregon State University cité par LiveScience. Aujourd'hui, les chercheurs ignorent à quel animal appartient le sang retrouvé à l'intérieur de l'abdomen de l'insecte, dans la mesure où la porphyrine s'avère identique chez plusieurs espèces.   Jurassic Park, toujours du fantasme Toutefois, cette découverte montre que des molécules biologiques aussi complexes peuvent être préservées pendant des millions d'années et la porphyrine en particulier, s'avère "extrêmement stable". Elle pourrait ainsi servir de cible potentielle pour étudier des spécimens morts depuis longtemps, a relevé Mary Schweitzer, chercheur au North Carolina Museum of Natural Sciences non impliqué dans l'étude. Et qu'en est-il du fantasme Jurassic Park alors ?  Autrement dit, serait-il possible d'obtenir l'ADN d'un animal préhistorique dans le sang sucé par un moustique il y a des millions d'années ? Ne rêvons pas trop. Comme l'ont déjà démontré d'autres études, l'ADN n'est pas assez résistant pour survivre pendant autant d'années. La découverte montre effectivement que des molécules organiques complexes peuvent être préservées pendant une longue période, mais ce n'est pas le cas de l'ADN, a insisté Greenwalt. (crédits photo : Smithsonian Institution)

En savoir plus: http://www.maxisciences.com/moustique/un-moustique-039-gorge-de-sang-039-vieux-de-46-millions-d-039-annees_art31074.html
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