(note perso...mieux que dans la rue...)
Triste dossier hier matin devant le tribunal correctionnel dans le cadre de la comparution immédiate même si les faits qu’ils ont commis sont particulièrement désagréables.
Samedi dernier, vers 9 heures 30, Judex Valin, 29 ans et Loïc Victoire 19, pénètrent dans les locaux du Comptoir des Saveurs, une épicerie fine située rue Labourdonnais à Saint-Denis. L’un des deux sort une arme de poing et braque
la gérante pour se faire remettre le tiroir-caisse. Montant du butin, un peu plus de 120 euros. Il ne faudra pas longtemps aux policiers pour les interpeller moins d’une demi-heure plus tard dans une rue proche, avec le butin du braquage sur eux.
Très rapidement, les enquêteurs vont se rendre compte que l’arme est en réalité en plastique. Les deux hommes devaient donc être jugés hier matin. Et c’est à ce moment que le président Châteauneuf réalise que le tribunal se trouve dans l’impossibilité de les juger.
En effet, il vient d’apprendre que Judex Valin est sous tutelle renforcée. Or la loi est stricte. Une personne sous tutelle ne peut pas être jugée si son tuteur n’est pas présent et si une expertise psychiatrique n’a pas été réalisée. C’est ce qui s’est passé hier, obligeant le président à renvoyer le dossier au 20 août prochain tout en ordonnant qu’une expertise soit faite.
Puis le tribunal s’est penché sur le sort des deux prévenus en attendant la nouvelle audience. Doivent-ils être placés sous contrôle judiciaire ou en détention provisoire ? Et ce sont eux qui vont donner la réponse. "On veut aller en prison. Nous sommes SDF et nous n’avons pas mangé depuis plusieurs jours. On veut aller en prison", explique Loïc Victoire au président. Et ce n’est pas la première fois que ces deux hommes demandent à être incarcérés. Au début du mois de mai, ils avaient tous les deux été condamnés un mardi matin, en leur absence, à un an de prison pour plusieurs vols. Ils avaient alors "débarqué" l’après-midi même en demandant comment aller en prison.
C’est donc un peu contraint et forcé que le substitut du procureur va demander leur placement en détention provisoire. Même constat de la part de Me Ali Mhidoiri. "Une fois n’est pas coutume, mais je ne vais pas demander de les placer sous contrôle judiciaire. Ils veulent aller en prison car ils pourront enfin manger à leur faim". Ils sont d’ailleurs aussi convoqués cet après-midi devant le tribunal correctionnel pour y répondre de vol aggravé commis le 1er mai dernier à Saint-André.
C’est donc avec une certaine joie que les deux hommes ont rejoint une cellule de la prison de Domenjod en attendant le 20 août prochain.
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