lundi 8 avril 2013

Une honte...


Quelque 45 employés de la Banque Royale du Canada (RBC) seront remplacés fin avril par des travailleurs temporaires venus d'Inde, selon une enquête du réseau anglais de Radio-Canada.


Les nouveaux salariés s'occuperont, à Toronto, de domaines informatiques de la division RBC des services aux investisseurs qui gère les fonds de clients institutionnels.
Ils sont dépêchés au pays par une multinationale de sous-traitance indienne, iGATE, qui a obtenu les visas des employés par le biais du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).
L'entreprise entretient des relations professionnelles avec RBC depuis 2005.
D'après une porte-parole de la Banque Royale, Rina Cortese, plusieurs salariés indiens travailleront à Toronto jusqu'en 2015. Le service dont ils s'occupent sera ensuite transféré dans un autre pays, mais certains employés pourraient rester indéfiniment au Canada.
« Les nouvelles personnes sont dans nos bureaux et, comble de malheur, nous les formons pour qu'ils puissent effectuer notre travail », explique Dave Moreau, un des employés de RBC touchés par les licenciements.
M. Moreau soutient que la personne qui le remplacera lui a posé de nombreuses questions et qu'elle ne connaît pas une partie importante du type de systèmes avec lesquels ils [les employés de RBC] travaillent.
Selon les employés canadiens qui perdent leur poste, iGATE ne leur a pas offert d'autres emplois et on leur a même dit que le changement de la composition du personnel pourrait s'étendre et toucher d'autres membres du personnel de la banque qui compte 57 500 employés au pays.
Ottawa surpris
Le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, soutient qu'il n'était pas au courant de cette situation et que les deux entreprises doivent suivre les règles.
M. Kenney affirme que les « lois fédérales sont très claires. Vous ne pouvez pas déplacer des Canadiens pour embaucher du personnel venu de l'étranger ».
La ministre des Ressources humaines et Développement des compétences, Diane Finley, a quant à elle réagi par voie de communiqué, dimanche.
« Nous avons récemment pris connaissance d'allégations selon lesquelles la RBC remplace peut-être des travailleurs canadiens en faisant appel sous contrat à iGate, qui confie certaines des tâches à des travailleurs étrangers temporaires. Si c'est le cas, cette situation est inacceptable », peut-on lire.
« Si des emplois existent, ils doivent toujours être offerts en premier à des Canadiens par les employeurs qui recrutent. » — La ministre Diane Finley
« Le Programme des travailleurs étrangers temporaires doit servir à répondre à des besoins aigus de main-d'oeuvre en l'absence de Canadiens pour faire le travail requis. Il n'a jamais été créé pour servir à faire venir des travailleurs étrangers temporaires destinés à remplacer des travailleurs canadiens qui avaient déjà un emploi. C'est pourquoi nous avons commencé à revoir ce programme », ajoute la ministre Finley.
La Banque Royale se défend
La Banque Royale du Canada affirme qu'elle sous-traite le travail pour des raisons d'économie et d'efficacité.
« Le recours à des tiers fournisseurs nous permet de tirer avantage de leurs économies d'échelle et de leur savoir-faire technique pour améliorer constamment nos processus opérationnels et notre service, et pour réinvestir dans des initiatives qui favorisent une meilleure expérience client », a expliqué l'institution financière dans un communiqué publié dimanche, où elle se défend d'avoir elle-même embauché ces travailleurs étrangers.
La RBC ajoute qu'elle tentera de replacer au sein de l'entreprise les travailleurs qui ont perdu leur emploi.« Lorsqu'il nous est impossible de leur offrir un nouvel emploi à RBC, nous leur fournissons le soutien voulu pour assurer leur transition de carrière », ajoute le communiqué.

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