jeudi 4 avril 2013

TOUS de la même branche de menteurs...

26 ans aprés le début des travaux, cette imposante pyramide illuministe a ouvert ses portes au public il y a quelques jours à peine...

Vue du sol, la colossale pyramide de 105 étages et 330 mètres de hauteur qui s'élève comme une fusée de verre et d'acier vers le ciel est des plus impressionnante. Par beau temps, des quatre coins de Pyongyang,




on voit scintiller au soleil l'une de ses trois faces aux pentes cassées en leur partie inférieure par une sorte de pallier. Située dans le quartier de Photongang, dans le nord-est de la capitale, non loin d'un grand magasin flambant neuf de produits importés, la pyramide doit abriter l'Hôtel Ryugyong. Les abords sont encore en chantier : des grues et des camions s'activent, et des ouvriers entrent et sortent par la porte principale.



Le monumental gratte-ciel devrait être inauguré le 15 avril pour le 100e anniversaire de la naissance du "président pour l'éternité", Kim Il-sung – soit vingt-quatre ans après le début des travaux... Il ne sera, en réalité, que partiellement terminé : l'aménagement intérieur ne dépassera pas le 25e étage. A l'origine, l'hôtel devait compter 3 000 chambres, 7 restaurants tournants, des bars, des salles de sport et un casino...

L'Hôtel Ryugyong est le symbole des pharaoniques ambitions du régime et de ses revers au cours du quart de siècle écoulé. La construction avait commencé en 1987, époque de la préparation du Festival de la jeunesse de 1989, qui se voulait le contrepoint aux Jeux olympiques de Séoul l'année précédente. Mais, en 1992, les travaux furent arrêtés : entre-temps, l'URSS s'était effondrée et la Chine accélérait sa mutation. Pour la République populaire démocratique de Corée (RPDC), les ennuis commençaient. Trois ans plus tard, elle allait connaître une dramatique famine qui fit entre 600 000 et 1 million de morts. Et pendant près de quinze ans, le mastodonte resta une squelettique carcasse de béton habitée par les oiseaux et au sommet de laquelle était plantée une grue immobile : embarrassant rappel d'un échec dans cette ville propagande, récit de marbre et de béton à la gloire de la révolution et de ses dirigeants que le régime entendait effacer.

AVÈNEMENT D'UNE ÈRE NOUVELLE

Le groupe égyptien Orascom lui sauva la mise. En échange du monopole du réseau de téléphonie mobile, dans lequel il investit 400 millions de dollars (aujourd'hui 1 million de mobiles sont en service), il s'engagea à poursuivre la construction de la pyramide. Et le département cimenterie du groupe – qui devait passer par la suite sous le contrôle de Lafarge – prit une participation de 50 % dans l'entreprise Sangwon, maître d'oeuvre du projet. Les travaux ont repris en 2008.

Aujourd'hui, l'étincelant gratte-ciel soutient la comparaison avec son homologue londonien, Shard of Glass, conçu par Renzo Piano, dont l'achèvement est prévu en mai, avance sur son blog Koryo Tours, l'une des rares agences de voyages à organiser des visites originales en RPDC depuis Pékin. Le Ryugyong se veut l'ostentatoire symbole de l'avènement d'une ère nouvelle : celle d'un "pays fort et prospère". En dépit des graves pénuries dont souffre la population, la capitale fait peau neuve : des buildings ont surgi de terre comme bambous après la pluie, notamment aux abords de la place Kim-Il-sung, coeur de la capitale.

Que deviendra le Ryugyong ? Dans un premier temps, il devrait abriter les bureaux d'Orascom, qui occupent plusieurs étages dans un hôtel voisin, ainsi que ceux d'organismes internationaux présents en RPDC... Un jour, il accueillera des touristes.
http://www.lemonde.fr/international/article/2012/03/03/a-pyongyang-un-hotel-pharaonique-apres-vingt-quatre-ans-de-travaux_1651143_3210.html




http://www.lemonde.fr/international/article/2012/03/03/a-pyongyang-un-hotel-pharaonique-apres-vingt-quatre-ans-de-travaux_1651143_3210.html

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