mercredi 5 décembre 2012

Licencié pour avoir mangé des biscuits...



Un salarié d'une base logistique Intermarché aurait été licencié pour avoir consommé deux biscuits pris dans un paquet abîmé, destiné à être reconditionné ou jeté.




Pour avoir mangé des biscuits destinés à "la casse", un salarié de la base logistique Intermarché de Bressols (Tarn-et-Garonne) a été licencié par sa direction. "Ce chauffeur de nuit, rentrant d'une tournée de livraison avec son responsable direct, avait mangé deux biscuits pris dans un paquet abîmé destiné à la casse, et avait été dénoncé par le responsable", explique le délégué CGT Pierre Fernandez. "Pour le licencier, on a ajouté à cette faute un refus d'accomplir une autre tâche prévue dans son contrat, alors que la demande ne lui était même pas parvenue", ajoute le délégué syndical.
 
"Tout axer sur le biscuit, c'est un raccourci, il y avait un ensemble d'éléments justifiant le licenciement", conteste au contraire le directeur de l'établissement, Guillaume de Vernon, en refusant de "s'étaler davantage sur le sujet". "Les règles sont parfaitement connues, la consommation de marchandises de l'entrepôt, quelles qu'elles soient, est interdite", a toutefois ajouté le directeur.
Selon lui "ce vol est une pratique trop répandue, il y a eu plusieurs cas ces derniers temps, et nous appliquons le règlement intérieur". Le syndicat "n'exigeait pas l'abandon de toute sanction", rétorque Pierre Fernandez, mais il estime la mesure "disproportionnée".

Une indemnité mais pas de recours

"On préfère que vous écrasiez un paquet de gâteau plutôt que le manger, c'est faramineux ce qu'on doit jeter, cela me dérange qu'il y ait une volonté de ne rien nous donner", ajoute-t-il. A l'entrepôt de Bressols, spécialisé dans les produits "secs" -conserves, gâteaux, boissons- les paquets abîmés sont destinés à être reconditionnés ou jetés, et certains vont à la Banque alimentaire, selon le délégué syndical.
Par solidarité, les collègues du salarié licencié ont bloqué vendredi tous les camions du centre. A défaut d'obtenir la réintégration de cet homme de 49 ans aux trente ans d'ancienneté, le mouvement de grève a permis d'arracher 20 000 euros pour le salarié, licencié "pour faute grave" le 24 novembre, sans préavis ni indemnité. En acceptant de signer cette "transaction", l'homme a renoncé du même coup à un recours devant les prud'hommes.

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