mercredi 6 juin 2012

Débrouilliez-vous...

FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a fermement renvoyé aux gouvernements de la zone euro la responsabilité de résoudre la crise de la dette dans la région, décevant les attentes de nouvelles mesures de soutien de la banque centrale à ..





court terme malgré des menaces croissantes sur l'économie européenne.
Après avoir laissé son principal taux directeur inchangé à 1%, le président de la BCE Mario Draghi a déclaré que la banque centrale n'était pas ouverte à la négociation avec les gouvernements sur la réponse politique à apporter à la crise.
De plus en plus inquiets de la situation financière des banques espagnoles, certains opérateurs de marché espéraient que Mario Draghi signalerait de nouveaux gestes de soutien si les gouvernements étaient amenés à prendre des mesures plus ambitieuses.
Au lieu de quoi, Mario Draghi a déclaré qu'il ne revenait pas à la BCE de compenser l'inaction d'autres institutions et qu'il n'y aurait pas de quiproquos entre la banque centrale et les gouvernements.
"Certains des problèmes de la zone euro n'ont rien à voir avec la politique monétaire", a-t-il déclaré. "C'est ce dont il faut que nous soyons conscient et je ne pense pas que ce soit une bonne chose que la politique monétaire compense l'inaction d'autres institutions", a-t-il ajouté.
ESPOIRS VAINS
Le répit apporté par la BCE en début d'année avec l'injection de 1.000 milliards d'euros dans le cadre de deux opérations de refinancement à trois ans (LTRO), l'une en décembre l'autre en janvier, a fini par s'estomper et les coûts d'emprunt des pays les plus fragiles de la zone euro sont remontés ces dernières semaines.
Mario Draghi a douché les espoirs d'une troisième opération de refinancement à long terme, en affirmant que les mesures de LTRO et de rachats d'obligations étaient des instruments en place mais de façon temporaire et "pas infinie".
"La question est désormais de savoir si ces opérations de LTRO seraient réellement efficaces", a-t-il dit.
Le président de la BCE a également indiqué que la décision de laisser les taux d'intérêt inchangés avait été prise dans "un large consensus", tout en reconnaissant que quelques membres du Conseil des gouverneurs, mais pas beaucoup, auraient préféré une baisse des taux.
La BCE n'a jamais abaissé son principal taux directeur sous 1%. Selon Holger Schmieding, économiste chez Berenberg, la question de savoir si la banque centrale va abaisser ses taux en juillet reste ouverte.
"De plus, la BCE n'a fait aucune allusion sur le fait qu'elle puisse réactiver ses deux plus importantes mesures non conventionnelles, à savoir les opérations de refinancement à trois ans et les rachats d'obligations souveraines", a déclaré Holger Schmieding.
"Cela suggère qu'il faudrait une importante escalade dans les tensions financières pour que la BCE aille au-delà d'une possible baisse des taux d'intérêt en juillet", a ajouté l'économiste.
Pour Mario Draghi, les tensions sur les marchés ne sont pas revenues au niveau de la fin de l'année dernière, quand la BCE a lancé sa première opération de LTRO et la zone euro est loin de faire face à une situation comme celle connue après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008.
MENACES SUR LA CROISSANCE
Malgré les menaces croissantes sur l'économie de la zone euro, la BCE n'a pas modifié ses prévisions de croissance pour 2012. Elle table toujours sur une évolution du PIB comprise entre -0,5% et +0,3%. La banque centrale n'a aussi que très peu modifié ses prévisions pour 2013.
"Les prévisions économiques pour la zone euro font l'objet de risques baissiers accrus liés en particulier à l'augmentation des tensions sur plusieurs marchés financiers de la région et à leur éventuel contagion à l'économie réelle", a déclaré Mario Draghi.
Après ces annonces, l'euro restait ferme face au dollar, près de 1,25 dollar, tandis que les Bourses européennes ont rebondi de plus de 2% et que le future sur le Bund allemand reculait légèrement.
Mario Draghi a indiqué que la BCE allait continuer, jusqu'au 15 janvier 2013, de fournir aux banques de la zone euro toutes les liquidités qu'elles demandent dans le cadre de ses opérations de refinancement.
"Aujourd'hui, nous avons décidé de continuer à mener nos principales opérations de refinancement sous la forme d'appels d'offres à taux fixe et de servir la totalité des soumissions aussi longtemps que nécessaire et au moins jusqu'à la fin de la douzième période de maintenance de 2012, soit au 15 janvier 2013", a déclaré Mario Draghi.
En octobre dernier, la banque centrale avait indiqué qu'elle donnerait aux banques de la zone euro un accès illimité à ses prêts jusqu'au 10 juillet au moins.

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