mardi 24 septembre 2013

Après les aéroports régionaux et les trains à grande vitesse, ce sont désormais les routes espagnoles qui sont en faillite ...

Après les aéroports régionaux et les trains à grande vitesse, c’est au tour des autoroutes espagnoles de déposer le bilan. Le journal El Pais a rapporté qu’un certain nombre des régies d'autoroutes construites au cours des 15 dernières années, la plupart autour de Madrid, sont tombées en faillite. Parmi elles, on compte l'autoroute entre Madrid et Tolède, celle qui relie Ocaña et La Roda, et l’autoroute de Vera à Alicante.
Au total, les dettes se montent à 3,6 milliards d'euros; l’Etat en est le garant en dernier ressort.


Le gouvernement du premier Ministre Rajoy a déjà versé 900 millions d'euros d’aides sous forme de prêts.
Dès qu’une régie d’autoroute est déclarée en faillite et mise en liquidation, les créanciers peuvent solliciter la garantie de l’Etat. Mais plutôt que d’adopter ce scénario, le ministère des Travaux publics a prévu la création d’une holding pour reprendre le contrôle des sociétés d’autoroute en faillite et il a déjà investi 600 millions d'euros pour fournir les capitaux de cette instance.
Les autoroutes à péage ont été planifiées et réalisées sous le mandat de l’ex-Premier ministre José Maria Aznar. Le but était d’inciter les projets de construction le long de ces axes routiers. Mais la circulation réelle sur ces routes n’a jamais atteint les prévisions de trafic qui avaient été faites à l’époque, probablement en raison de la crise. En pratique, la plupart du temps, certaines de ces routes sont même quasiment désertes. En outre, les droits d’expropriation se sont avérés plus importants que prévu, induisant des coûts bien plus élevés que ce qui avait été budgété pour la construction de ces autoroutes.

Le mois dernier, le Financial Times avait rapporté ce même problème d’inutilisation des autoroutes dans le Portugal voisin. Les autoroutes désolées sont un symptôme de plus de la grave récession qui secoue le pays, mais elles témoignent aussi des mauvais choix d’utilisation de l’argent des contribuables par les gouvernements successifs. Depuis 1986, le Portugal a reçu 96 milliards d'euros d'aide de l'UE pour lui permettre de rattraper les grands pays européens. Lisbonne a rajouté 86 milliards d’euros, et 25% du total de ces fonds ont été investis dans le réseau routier. Le pays compte 3.000 kilomètres d’autoroutes, alors qu’il n’en comptait que 300 km à cette époque. Cela correspond quasiment au double de la densité moyenne en Europe. Désormais, le Portugal a 4 fois plus de kilomètres d’autoroute par habitant que la Grande-Bretagne, et 60% de plus que l’Allemagne.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire