mardi 21 mai 2013

La « météo spatiale » guette les tempêtes solaires...



L'Agence spatiale européenne vient de créer à Bruxelles un centre chargé de donner l'alerte en cas d'éruption. Car c'est fou ce qu'un bombardement de protons pourrait faire comme dégâts ! 

Bruxelles. De notre envoyé spécial 

Le 13 mars 1989, la province du Québec fut plongée dans



le noir et le froid pendant plusieurs heures. De gros transformateurs servant à la distribution du courant électrique avaient été victimes de courts-circuits. À l'origine de cette méga-panne, une tempête solaire. En nous bombardant d'électrons, elle avait déstabilisé le champ magnétique terrestre. Et provoqué des surchauffes dans les conducteurs électriques. 

Notre planète subit régulièrement les conséquences de la vie agitée qui règne sur le Soleil. La première grosse éruption n'a été scientifiquement constatée qu'en 1859. En Amérique du Nord, des lignes télégraphiques avaient été portées à incandescence, provoquant des incendies de postes et quelques brûlures chez des employés. Dégâts minimes, le monde d'alors étant peu industrialisé. 

Trois grandes éruptions en vingt-quatre heures 

« Ce genre de très gros événements ne survient que tous les deux cents ou trois cents ans, mais cela ne veut pas dire qu'il n'en arrivera pas un demain », prévient Michel Kruglanski, porte-parole du Centre de météorologie spatiale que l'Agence spatiale européenne a ouvert, au début avril, à Bruxelles, pour coordonner les observations et les analyses. Lundi et mardi, trois grandes éruptions se sont produites en vingt-quatre heures. Parmi elles, la plus violente enregistrée en 2013. Heureusement, elle n'était pas en direction de la Terre. 

Petits passagers du cosmos voyageant à la vitesse de 2 000 km/seconde, les électrons et protons éjectés par le soleil mettent au moins une journée pour arriver sur Terre. Cela laisse le temps de prendre des dispositions et justifie qu'on ne perde jamais de l'oeil notre vieux copain. Car une grosse éruption comme celle de 1859 pourrait provoquer des dégâts importants, si l'homme n'y prenait garde. 

GPS, forages pétroliers, satellites : gros bazar 

En perturbant les signaux électriques, elle mettrait hors d'usage les GPS, notamment ceux utilisés sur les avions pour la navigation. Elle empêcherait les communications en haute fréquence au-dessus des pôles, exposerait hôtesses de l'air et pilotes à une irradiation excessive. Ferait louper des forages pétroliers qui s'orientent grâce au champ magnétique. Péter des soudures sur des oléoducs. Vieillir prématurément des panneaux solaires. Surtout, elle pourrait mettre une belle pagaille dans le fonctionnement des milliers de satellites qui règlent désormais nos vies. 

« Pas de catastrophisme ! L'industrie sait tout cela depuis longtemps et des précautions sont prises, rassure Michel Kruglanski.Les satellites sont équipés de circuits électriques redondants. Les avions disposent d'autres moyens de navigation que le GPS. Sur la Station spatiale internationale, les astronautes peuvent se mettre à l'abri des radiations dans un refuge. Et les compagnies pétrolières savent très bien qu'il faut prévoir des soudures solides ». 

À quoi bon, alors, sonner le tocsin ? Deux précautions valent mieux qu'une. Une éruption détectée tôt permet de mettre en sommeil des satellites, de baisser la puissance des réseaux électriques, de maintenir des avions au sol. Une fois tous les deux cents ou trois cents ans, c'est une tranquillité peu cher payée.

SOURCE

Aucun commentaire:

Publier un commentaire