mardi 9 juin 2015

Le représentant...


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La Terre venait de s’éteindre. Il y aura de ça, 200 ans. Tous les habitants moururent asphyxiés. Et de par les étoiles, leurs âmes, perdues, cherchèrent Dieu pour savoir ce qui c’était passé. Pour se rendre au « nid » de Dieu, ils durent se mettre en groupe après 10 années de vie terrestres, errant dans l’espace froid, dans des dimensions qu’ils ignoraient.
Puis un jour… Un jour sans jour, certains créèrent des paradis avec leur pouvoir, mais ils ne duraient pas. Comme sur Terre…
– Il nous manque quelque chose, fit remarquer l’une d’entre elles.
– Ou quelqu’un, répondit une autre âme.
Puis, à force de ne pas chercher, à force de ne pas utiliser leur manière terrestre de « chercher », on trouva Dieu qui se prélassait sur une


plage qui poussait ses vagues en soupirs, comme si l’eau respirait l’air et gondolait de vagues la mousse saline qui se laissait aller à caresser doucement le sable.
Les âmes qui se présentèrent devant Dieu étaient en loques, certaines avec des membres tronqués – ayant amené leur corps avec eux- , ce corps auquel ils tenaient temps.(sic). Une flopée d’étincelles se mirent à  se s’agglutiner pour savoir qui parlerait à Dieu.  On trouva un ancien dirigeant des États-Unis qui avait l’habitude de parlementer. Bref, ce qu’il y a de mieux… Ou du moins ce qu’on pensait avoir de « mieux »: un homme riche qui avait bâti sa fortune sur la communication. Alors, on s’était dit que personne ne pouvait mieux communiquer que LUI.
Il s’avança poliment, feignant son humilité puis s’adressa à Dieu avec un énorme micro que la grandeur de la statue de La Liberté.
– Dieu, nous cherchons une planète pour poursuivre ton oeuvre qu’est la magnifique race humaine, tes océans, tes plantes, toutes tes créatures. Nous avons avec nous et Arche de Noé en format ADN. Nous avons parcouru une partie de l’Univers sans en trouver une qui nous permettrait de survivre. Si belle est la race humaine… Nous t’en remercions! Nous t’en remercions grandement et humblement…  
Ceux qui avaient décidé de ne pas emporter leurs mains n’applaudirent pas. Mais une foule immense d’âmes brandissant leurs médailles, leurs diplômes, leur rang social, dans  » la poursuite de l’amélioration » de la vie sur Terre, émirent un chant de gloire à Dieu dans une clameur intense qui fit vibrer cet infime point d’univers.
Une dame s’avança avec un grand trou au niveau du nombril.
– J’ai combattu ces salauds, et j’en ai tué 13. J’ai perdu la vie pour une bonne cause.
Et Dieu remarqua qu’il y avait beaucoup de haine dans ses yeux.  Et d’autres clameurs se répandirent.
– Même morts, vous êtes encore les uns contre les autres… Vous avez engendré la haine par la destruction des autres pour des « raisons » matérielles. Ou une certaine foi mal placée. Peu importe… Vous avez des dieux… Vous les priez… Pour satisfaire votre vengeance ou pour conquérir et aplanir les différences.
– Nous voulons une autre planète, rétorqua le représentant.
– C’est bien ce que je disais. Une autre? Celle que je vous ai offerte était un paradis. Mais ce n’est pas d’elle seulement que vous avez fait un enfer, mais vous êtes tous votre propre enfer les uns envers les autres. Si jamais je vous en offrais une autre, aussi belle, aussi bleue, aussi riche, elle serait détruite par la pauvreté de vos esprits, de vos avidités, et de vos aveuglements. Vous avez sorti des antres de la terre cet or noir, vous avez vidé les océans, pollué, etc. Maintenant je voudrais parler à un paysan.
Alors, une âme toute coquine, tenant son chapeau d’une main, s’approcha de Dieu.
– Qu’as-tu fait de ta vie? lui demanda Dieu.
– J’ai planté des pommes de terre dans des terres arides, j’ai souffert de la faim. Puis au moment où j’avais trouvé ce qu’il fallait pour ne plus souffrir de la faim, j’ai dû vendre mes terres situées presque au ras du ciel. De temps en temps, je l’avoue, je devais tuer un coq ou un animal pour me nourrir. Au moment où j’ai demandé de l’aide, on m’a demandé de l’argent.  Je ne savais pas ce qu’était de l’argent. Nous échangions nos cultures. Je connaissais la valeur d’un fruit cueilli, d’un habitat construit, mais pour ce qu’on nommait « argent », je ne comprenais rien.  Mais un jour un de mes cousins a vu de ce liquide noir qui tue. Pas une pomme de terre n’y poussait. Mais il a eu une grande maison, un grand terrain… On disait que c’était « acheter »., et qu’il serait enfin libre de ne plus rien planter pour vivre. Mais ce qu’i la poussé sur son terrain furent de grandes maisons avec de petits terrains. On lui enleva le droit d’élever des poules…
Dieu poussa un soupir.
– Tous ceux qui ont gardé le jardin en vie, je dis bien en vie, et les autres en vie: vos voisins, vos amis, vos amours, vos brebis, vos plantes,   peuvent maintenant me rejoindre.  Les autres, retourner à vos recherches. Je vais vous donner les coordonnées des planètes.
Alors, une fois tous les paysans réunis, Dieu sourit.
– Je vous ai débarrassé de ce qui était nuisible. Je sais que vous avez aimé la Terre, les plantes, les animaux. Tout. Vous avez fait le lien entre ce qui vit et fait vivre. Les autres de par leur science, penseront trouver une planète. Et même s’ils la trouvent ils en feront un dépotoir. Je n’ai même pas besoin de vous dire où se trouve cette planète qui vous fera vivre enfin.  Une fois débarrassé de ceux qui ne savent pas chercher, vous qui avez trouvé n’aurez plus besoin d’eux. Leur destruction n’appartient qu’à eux.  C’est la mauvaise herbe de cette planète. Même si vous vous acharnez à planter, à arroser, à aimer, ceux-là seront toujours ceux qui détruiront toute forme de vie et de la façon la plus horrible.
… Maintenant, pour ceux qui croient en « moi », sachez que je ne suis qu’un représentant de ce vous nommez « Dieu ». D’ailleurs, vous êtes tous des « représentants »… Et les autres, sans doute d’un peu de ce diable imaginé pour « punir » et construire les méchants. Ils se construisent en détruisant… Et tout… Malheureusement… Même vous qui remplissez leurs assiettes…  Cette petite planète n’était qu’un test. Vous ne l’avez jamais su,mais c’est la « planète test » d’un univers immense que nous construisons. Et si vous le permettez, j’aimerais aller vivre parmi vous et avec vous. L’erreur de ce « dieu » est que personne ne peut rien faire seul.
Même pas « dieu »….
Gaëtan Pelletier
2 juin 2015

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